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acte de terrorisme, attentat à la bombe, Condamnation de l’ONU, deuil national, EI, Hezbollah
© KHALIL HASSAN
Les djihadistes de l’Etat islamique, qui affrontent le Hezbollah libanais en Syrie, ont revendiqué l’attaque, qui a fait au moins 43 morts dans la banlieue sud de la ville
Le Liban observait une journée de deuil national vendredi, au lendemain du double attentat à la bombe qui a frappé un quartier du sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. L’attaque a fait 43 morts. Les chaînes de télévision locales ont consacré leurs éditions matinales à ces attaques commises dans une zone résidentielle et commerçante de la capitale libanaise et revendiquées par l’Etat islamique (EI).
«Inacceptable», clame en une le quotidien L’Orient Le Jour. Le journal Al Diyyar publie pour sa part des photos des corps démembrés des kamikazes. Al Akhbar, titre proche du Hezbollah, affirme qu’il n’y a «pas de place pour le repli» après que l’organisation chiite a promis «une longue guerre» à ses ennemis.
Condamnation de l’ONU
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné ce double attentat et appelé les forces de sécurité et les autorités libanaises «à empêcher que cet acte méprisable détruise le calme relatif qui a prévalu dans le pays au cours de l’année écoulée». Il s’agissait des premières attaques depuis plus d’un an visant un fief du Hezbollah au Liban alors que le groupe soutenu par l’Iran a accentué son implication aux côtés des troupes loyales à Bachar El-Assad dans la guerre civile en Syrie.
Auparavant, une série d’attaques avaient endeuillé des fiefs du Hezbollah au Liban. «Je venais d’arriver dans la rue quand l’explosion a eu lieu. J’ai transporté moi-même trois femmes et un de mes amis morts» dans les attaques, a dit Zein al-Abdine Khaddam à une télévision locale. Un autre témoin, qui n’a pas donné son nom, a lancé: «quand la seconde explosion s’est produite, j’ai cru que c’était la fin du monde».
Neuf attaques depuis 2013
Entre juillet 2013 et février 2014, il y a eu neuf attaques contre les fiefs du Hezbollah ou des régions fidèles à ce mouvement, la plupart revendiquées par des groupes extrémistes sunnites. Ceux-ci avaient présenté leurs attaques comme une «vengeance» à la décision du Hezbollah d’envoyer des milliers de ses hommes combattre en Syrie au côté du régime de Bachar al-Assad contre les rebelles et les jihadistes, en grande majorité des sunnites.
Il y a moins d’un mois, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait de nouveau défendu son combat en Syrie auprès du régime Assad, en parlant d’«une bataille essentielle et décisive». La présence du Hezbollah en Syrie «est plus importante que jamais qualitativement, quantitativement et en matière d’équipement», a-t-il ajouté. «Sans la persévérance au sol face à Daech et ses alliés… qu’en serait-il de la région aujourd’hui, en Irak, en Syrie et au Liban?» a-t-il poursuivi, utilisant un acronyme en arabe de l’EI qui occupe la moitié du territoire syrien. D’après le dernier bilan donné par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 971 membres du Hezbollah ont trouvé la mort en Syrie.