Par Olivier Cognasse
Le Stif a annoncé ce matin les mesures prises pour sécuriser les transports dans la région. Le renforcement des effectifs et la prochaine loi Savary devraient apporter quelques réponses.

Comment sécuriser les transports en Ile-de-France ? A quelques minutes d’un conseil d’administration extraordinaire suite aux attentats du 13 novembre, la presse était invitée mardi 17 novembre en début de matinée à prendre connaissance des mesures prises.
Le président de la région Ile-de-France, qui a rapidement mis de côté « le concours Lépine des mesures sécuritaires inapplicables », a tenu à préciser que « la sécurité au niveau humain est à son niveau maximum ». Elle dépend de la Préfecture et de l’Etat pour l’essentiel et déploie déjà 1000 personnes en permanence sur le terrain.
Plus de moyens humains
Jean-Paul Huchon a précisé les mesures mises en place avec la Préfecture de Police depuis vendredi soir. Dès samedi, il y a eu « un doublement des effectifs en tenue, passant de 300 à 600 agents ». Quant à la présence militaire qui comptait déjà un effectif de 3000 personnes, elle a été amplifiée avec la mobilisation d’un millier de soldats supplémentaires, notamment sur les sites sensibles (gares, stations importantes…).
Des mesures prévues dans les nouveaux contrats du STIF avec la SNCF et la RATP vont être accélérées, notamment pour le recrutement d’agents de la Police ferroviaire (SUGE) et de sécurité de la RATP (GPRS). Actuellement, de 1200 et 1000, les effectifs doivent respectivement augmenter de 250 et 200 postes supplémentaires. « Nous allons recruter au total 300 agents et nous anticiperons ces embauches d’ici à la fin 2015 », annonce Guillaume Pepy.
L’aide de la technique
Guillaume Pepy a également évoqué l’expérimentation d’une machine à « renifler » les colis suspects, qui permet de lever le doute plus rapidement, et la possibilité de mettre rapidement un colis suspect sous cloche pour réduire le périmètre de sécurité.
L’utilisation des nombreuses caméras avec un logiciel d’analyse automatisée des comportements pourrait faciliter le travail des surveillants.
Plus de pouvoirs pour les agents de sûreté
Enfin, la proposition de la loi du député socialiste Gilles Savary sur la lutte anti-terroriste -si elle est adoptée – permettra aux agents de la SUGE, la police ferroviaire de la SNCF, déjà armés, d’exercer leurs fonctions en civil et de pouvoir ouvrir un sac ou d’effectuer une palpation. Louant le travail des agents de la RATP et de la SNCF à la suite des attentats et évoquant « un monde du transport qui a besoin d’unité et sécurité », le Préfet François Carenco a rappelé que « le réseau francilien est parmi les plus sûrs au monde ». Il ne faut pas céder à la peur et à la panique et « quand on reprend une vie normale, elle passe d’abord par les transports », conclut-il.
Contrairement aux déclarations de la ministre de tutelle des transports, Ségolène Royal, et de Valérie Pécresse, candidate LR aux élections régionales, sur la généralisation des portiques, ce type de filtrage est jugé contre-productif en cas d’attentat par Jean-Paul Huchon, après avoir consulté le Préfet de police.