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Etat Islamque, François Fillon, François Hollande, manoeuvre politicienne, Pacte de sécurité

L’ancien premier ministre estime à 500 millions d’euros le montant des dépenses prévues par le pacte de sécurité. Il juge que le gouvernement aurait pu les financer par des économies.
L’unité nationale est bel et bien morte-née. Invité de Territoires d’infos sur Sud Radio et Public Sénat ce jeudi matin, l’ancien premier ministre François Fillon fulmine. Selon lui, les réactions de l’exécutif au lendemain des attentats de Paris dissimulent un certain nombre d’arrière-pensées. Par exemple, la réouverture du dialogue avec la Russie sur le front syrien, une option défendue de longue date par François Fillon mais fermement écartée par le quai d’Orsay jusqu’à aujourd’hui: «Tout ça ressemble à des manœuvres, à une absence de stratégie de la part du gouvernement Français, je l’ai toujours dit». Mais le député les Républicains (LR) de Paris croit avoir décelé un autre subterfuge encore moins avouable: selon lui, François Hollande tenterait de profiter du traumatisme de la période actuelle pour ouvrir à nouveau les vannes de la dépense publique, avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2017.
«Je crains que ce ne soit vraiment là une manœuvre politicienne de François Hollande», accuse ouvertement François Fillon. «Les dépenses de sécurité qu’il a annoncées, j’ai fait le calcul, en 2016 c’est 500 millions d’euros. On n’a pas besoin de rompre le pacte de stabilité pour 500 millions d’euros», juge l’ancien premier ministre, qui ne manque pas de glisser quelques propositions. «Il peut par exemple rétablir le jour de carence dans la fonction publique, il peut réformer l’aide médicale d’État qui a coûté 1,2 milliard d’euros cette année, il peut recruter un peu moins des 60.000 postes d’enseignants qu’il a promis: il financera l’effort de sécurité sans remettre en cause le pacte de stabilité», détaille le candidat à la primaire de la droite de 2016. Une remarque qui n’est pas totalement fortuite pour celui dont l’axe principal de campagne repose sur «un remède-choc politique et budgétaire» à la Thatcher, et qui promet d’assurer 110 milliards d’euros de deniers publics en cinq ans.
«Ce que je pense en tout cas, c’est qu’il s’apprête à ouvrir grand les vannes de la dépense publique à la veille de la présidentielle, sous prétexte que la France doit assurer sa sécurité. Le pacte de stabilité, pour moi ce n’est pas un tabou, ce n’est pas le pacte de stabilité qui compte. La question c’est l’état d’esprit. Est-ce qu’on augmente la dépense publique ou est-ce qu’on la réduit? Est-ce qu’on sera plus forts pour lutter contre le terrorisme avec moins de dette, une économie plus forte et moins de chômage, ou est-ce qu’on sera moins forts?», s’interroge encore François Fillon. Une chose est sûre, il ne croit pas une seconde à l’efficacité de la riposte Française. «On essaie de satisfaire l’opinion, on essaie d’avoir des actes qui démontrent qu’on est forts», s’agace François Fillon, «alors qu’en réalité quand je vois égrener le nombre de bombes qui sont tombées sur l’État islamique, 20 un jour, 16 un autre… C’est pas comme ça qu’on va mettre l’État islamique par terre», regrette-t-il.