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Ainsi, avant de légiférer encore et encore, il n’est pas illégitime de s’interroger sur les défaillances béantes de notre lutte antiterroriste. Sinon comment ne pas douter de l’objectif réel d’une extension durable du cadre coercitif : payée au prix fort en termes de droits individuels, ne servirait-elle pas davantage à masquer nos insuffisances qu’à accroître l’efficacité des services ? Il n’est pas indécent de discuter le propos 100 % sécuritaire du Président. Devenu chef d’un Etat plus répressif et inquisiteur, François Hollande a-t-il raison d’évacuer des mots comme société civile, citoyenneté, éducation ou intégration, trop assimilés sans doute à la faillite de notre République ? Sans faire de procès d’intention, il n’est pas déplacé de réclamer des garde-fous à une politique qui dessaisit la justice de prérogatives essentielles au profit des autorités administratives.
Sur tous ces points, l’état d’urgence ne doit pas étouffer le droit de savoir. Au-delà de l’union nationale, le courage consiste aussi à mener un débat apaisé sur les moyens de protéger les Français sans rien abandonner de nos libertés.