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Ahmet Dahmani, Anderlecht, Hassan Ait Boulahcen, La Belgique, les armes chimiques, les convois sur l’autoroute, Molenbeek, Saint-Gilles, Saint-Josse, Salah Abdeslam, Schaerbeek

La Belgique est en état d’alerte, mais il est assez impressionnant de voir que la presse subventionnée en France ne relaie pas le dixième des informations qui en proviennent. Voici donc quelques compte-rendus de ce que vous n’avez pu savoir en France… à propos de ce qui se passe en Belgique.
La Belgique et Salah Abdeslam
Avec stupéfaction, je lis dans la presse belge des témoignages répétés selon lesquels Salah Abdeslam aurait été vu à Bruxelles, tout spécialement jeudi dernier, chaussée de Ninove à Anderlecht, dans la proche banlieue de la capitale européenne (soit une distance équivalente à celle qui sépare Montmartre et le Châtelet à Paris). La police belge s’est alors employée à sécuriser les lieux publics, mais n’a pas l’air très encline à retrouver l’homme le plus recherché du monde.
Au passage, les langues se délient sur la famille Abdeslam qui va bien finir, on suppose, par éveiller les soupçons de la lymphatique police belge. Alors que le frère de Salah Abdeslam, Mohammed Abdeslam, a fait l’objet d’une couverture médiatique-extrêmement complaisante où, la main sur le coeur, il jure appartenir à une famille de musulmans gentiment pratiquants qui n’a rien vu venir, quelques petits secrets sur cette famille commencent à émerger.
Pour un peu, on donnerait le bon Dieu sans confession à ce garçon qui affirme n’avoir pas eu de nouvelles de son frère depuis l’attentat, alors que celui-ci a été vu à un quart d’heure à pied de la maison familiale le jeudi suivant…
Il faut lire la presse belge pour comprendre qu’en réalité les frères Abdeslam étaient connus des services de renseignement, notamment pour avoir tenté de rejoindre la Syrie en janvier 2015… Il avait alors été intercepté par la police turque. On voit évidemment mal comment sa famille aurait pu ne pas soupçonner ses activités puisque, c’est bien connu, quand deux frères partent pour la Syrie et se font arrêter par la police turque, puis sont interrogés par les services de renseignement, la famille n’a aucune raison de se poser des questions…
La Belgique et les armes chimiques
Dans la foulée, la police belge a décidé de sortir de son coma éthylique pour entamer quelques perquisitions à Molenbeek ce samedi. On apprend à cette occasion que la police y a retrouvé des explosifs et des produits chimiques, information passées sous silence en France. Pourtant, Paris a commencé à s’équiper d’atropine pour faire face à une attaque chimique. Officiellement, tout ceci est lié à la préparation de la COP 21. Entre la fermeture du métro à Bruxelles et ces mesures à Paris, on peut quand même se poser quelques questions élémentaires.
La Belgique et les convois sur l’autoroute
Plus stupéfiant encore, la presse française a totalement occulté cette nouvelle qui scotche les esprits: le frère de la fausse kamikaze de Saint-Denis, Hassan Ait Boulahcen, cousin d’Abdelhamid Abaaoud, l’ennemi public numéro un abattu à Saint-Denis, aurait quitté la Belgique jeudi avec un convoi de véhicules comptant sept ou huit personnes.
Selon le quotidien, des témoignages, qui restent à vérifier, sont parvenus jeudi à la police évoquant le départ d’Hassan Ait Boulahcen prendre la tête d’un convoi de véhicules avec « sept ou huit individus qui semblaient bien décidés ». Ils auraient pris la direction de la France. Le parquet fédéral a lancé un avis de recherche.
Cette disparition laisse quand même très perplexe sur la capacité de la police belge à assurer la sécurité des citoyens…
La Belgique et le Maroc
Autre nouvelle tout à fait curieuse, la police turque a arrêté un Belgo-Marocain qui tentait de passer en Syrie. Ahmet Dahmani aurait effectué des repérages pour préparer les attentats de Paris. On se demande bien qui a pu prévenir les Turcs, sinon les services marocains, qui semblent désormais les mieux à même à garantir l’intégrité et la sécurité du territoire belge.
La Belgique et la Charia
Enfin, là encore la presse française n’a rien dit, mais la Belgique était, ironie de l’histoire, agitée cette semaine par le procès en appel des fondateurs du site Sharia4belgium. L’accusé « vedette » du procès est un certain Fouad Belkacem, garçon charmant qui appelait à exécuter tous les homosexuels et à établir la Charia en Belgique. Lui et quelques prévenus ont écopé de peines de prison qui reposent la question du « que faire de nos ennemis? »
L’Europe et le grand désordre belge
On se gaussera, bien entendu, de cet étonnant paradoxe européen tout entier contenu dans Bruxelles. Dans la capitale belge, on trouve d’un côté des quartiers européens totalement hors sol. A quelques centaines de mètres de là, Molenbeek, Anderlecht, Schaerbeek, Saint-Gilles, Saint-Josse, sont des terres de non-droit où l’Etat ne contrôle plus rien.
En réalité, la fédéralisation de la Belgique constitue un exemple impressionnant d’une dislocation progressive d’un Etat devenu incapable d’assurer sa sécurité.
Paris ralentie par la peur
Au demeurant, les Parisiens, même sans ces inquiétantes nouvelles de Belgique, s’inquiètent et ont raison. Je déjeunais hier au Gorille Blanc, à côté de la Bastille. Depuis les attentats, la consommation s’est effondrée et hier soir, à 23h, les rues étaient aussi vides que les terrasses.
http://www.eric-verhaeghe.fr/journal-de-guerre-nouvelles-interdites-de-belgique/