Le ministre des Affaires étrangères a répondu aux critiques françaises au Grand Journal ce mardi soir.
Le ministre des Affaires Étrangères Didier Reynders était l’invité de l’émission du « Grand Journal » sur Canal +. D’après la présentatrice Maïtena Biraben, le ministre venait « corriger » l’image de la Belgique aux yeux des Français.
Le ministre a d’abord abordé le manque d’échange d’informations entre la France et la Belgique.
« Je crois qu’on doit regarder la réalité en face : dans tous nos pays, nous connaissons un ensemble de problèmes liés au radicalisme. (…) Que ce soit dans des banlieues, dans certaines villes françaises, dans des quartiers de ville en Belgique, on est confrontés à cela. » a déclaré Monsieur Reynders.
« Nous avons été les premiers à subir malheureusement un attentat terroriste l’année dernière, commis par un combattant étranger, le 24 mai 2014 à Bruxelles. J’étais à côté des lieux, j’ai vu les victimes. Et c’était un Français, quittant la France pour aller en Syrie, qui est revenu quelques semaines à Bruxelles pour commettre cet attentat. »
« Ce que l’on doit faire, c’est lutter ensemble contre le radicalisme en ouvrant les yeux, en voyant qu’on a des problèmes similaires dans pas mal d’endroits, pas seulement en France et en Belgique d’ailleurs. Et puis tenter de lutter ensemble contre ces groupes terroristes. Et là, l’échange d’informations est essentiel. »
« Quand on a 130 morts dans une ville, c’est que quelque chose a échoué »
Les articles des médias français qui critiquent la Belgique ont choqué Didier Reynders, et particulièrement la déclaration d’Eric Zemmour, qui suggérait de bombarder Molenbeek : « Je crois que ce sont des caricatures, sans tomber dans l’excès. Je peux comprendre l’humour mais l’humour a des limites, quand même, à une certaine période. Bombarder un quartier de Bruxelles, j’espère que c’est du 85e degré parce que ce niveau-là, c’est quand même très très bas. »
Il a ensuite suggéré à la France de prendre ses responsabilités après les attentats de Paris : « On ne doit pas chercher systématiquement ailleurs les raisons de ce que l’on vit chez nous. Nous, nous regardons en face la situation dans certains de nos quartiers (…) Quand on a 130 morts dans une ville, c’est que quelque chose a échoué. De là à se dire que ce quelque chose a échoué uniquement à l’étranger, je pense que c’est une erreur ».