La grande région Aquitaine comptera quelque 85.000 exploitations agricoles.
Vin, spiritueux, céréales, foie gras, bétail. Par la magie de la fusion, la basse-cour de la plus vaste région de France deviendra également la première européenne. Elle réalisera un chiffre d’affaires de 9,4 milliards d’euros avec près de 85.000 exploitations. Un champion qui cache pourtant mal ses faiblesses et devra se muscler, insiste Pierre Delfaud, professeur émérite à l’université de Bordeaux : « Nous sommes premiers car nous avons la région la plus vaste, mais il ne faut pas confondre taille et performance », affirme-t-il.
Sur 6,1 milliards d’euros engrangés à l’export, 4,3 milliards sont générés par les vins et spiritueux – cognac et vins de Bordeaux en tête. Et quand les céréaliers du sud de l’Aquitaine ou du Poitou s’en sortent, les éleveurs du Limousin ou de Dordogne souffrent, notamment à cause du prix des céréales, primordiales pour l’alimentation et qui ont grimpé.
Et le territoire, qui s’enorgueillit du plus grand nombre de signes de qualité avec 20 % des indications géographiques protégées (IGP) françaises, devra faire le ménage. La marque Sud-Ouest France, qui avait vocation à se développer en Chine, risque de faire les frais de la fusion. Les agriculteurs ont aussi déjà regardé le budget et interpellent les politiques.
Si la région Aquitaine dépense 35 millions d’euros pour eux, le budget n’est que de 12 millions en Limousin et 10 millions en Poitou-Charentes ! « Si on veut le même accompagnement qu’en Aquitaine, il manquera 14 millions d’euros au premier budget de la nouvelle région » , soutient Dominique Graciet.