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Belga

La Turquie doit s’engager à contrôler ses frontières avec l’Europe, mais aussi avec la Syrie, engagement préalable à tout déboursement d’aide financière, a déclaré le Premier ministre belge Charles Michel à son arrivée au sommet réunissant à Bruxelles les leaders européens et turcs. Les dirigeants de l’Autriche, de l’Allemagne, de la Belgique, de la Finlande, de la Grèce, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Suède se sont retrouvés, à l’initiative personnelle de la chancelière allemande Angela Merkel, pour une réunion de concertation visant à définir une réponse commune forte aux demandes turques.

Comme après le sommet informel des dirigeants européens il y a deux semaines à La Valette (Malte), Charles Michel a prévenu qu’il ne serait pas question pour la Belgique de « signer un chèque en blanc » à la Turquie, qui doit « prendre des engagements clairs » concernant le contrôle de ses frontières avec l’Europe, mais aussi avec la Syrie.

Il faut un accord qui donne « des perspectives de solutions sur les grands enjeux auxquels nous sommes confrontés, non seulement la question des réfugiés, mais aussi la question de la sécurité en Europe », a martelé le Premier ministre.

L’idée serait en tout cas de libérer l’argent promis à la Turquie « par tranches », en fonction des résultats obtenus et d’un « monitoring régulier pour vérifier que tout le monde tient ses engagements », a résumé après la réunion de concertation le Premier ministre belge.

Les leaders européens s’étaient entendus, lors du dernier Conseil européen en octobre, sur la nécessité d’intensifier les relations avec la Turquie, actrice majeure dans la crise des réfugiés à laquelle l’Europe est confrontée et voisine directe de la Syrie, où sévit le groupe terroriste État Islamique.

Le Premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, n’a pas ménagé ses efforts pour rapprocher les points de vue entre l’UE et la Turquie, faisant de fréquents allers-retours avec Ankara.

Parmi les conditions posées par la Turquie à son aide, l’octroi de moyens financiers pour lui permettre de gérer les réfugiés qui se trouvent sur son territoire. C’est elle qui en accueille le plus, avec le Liban et la Jordanie.

Les conclusions adoptées à l’issue du Conseil mentionnaient le montant de trois milliards d’euros d’aide financière, dont 500 millions proviendraient de la Commission européenne et le reste des États membres, selon une proposition de la Commission.

Le président français François Hollande a estimé qu’un accord entre l’UE et la Turquie sur les réfugiés serait dans l’intérêt de tous. « C’est l’intérêt de tous, l’intérêt des réfugiés qui doivent rester au plus près de leur pays d’origine, l’intérêt de la Turquie qui recevra un soutien de la part de l’Europe et l’intérêt de l’Europe pour ne pas accueillir des réfugiés en plus grand nombre qu’aujourd’hui », a déclaré le chef de l’État français à son arrivée au sommet.

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