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Paris (AFP)

 Manuel Valls a déclaré mardi qu’il ne fallait pas « écarter », « en fonction de la menace », la « possibilité » d’une prolongation de l’état d’urgence après le 26 février, terme fixé par la loi adoptée dans la foulée des attentats.

« Il ne faut pas écarter cette possibilité bien évidemment, en fonction de la menace, et il faudra agir avec beaucoup de responsabilité », a répondu sur Europe 1 le Premier ministre, qui a rappelé l’intention de l’exécutif d’inscrire la notion d’état d’urgence dans la Constitution.

Manuel Valls a reconnu mardi « une restriction des libertés » due à cet état d’urgence, mais précisément « pour protéger nos libertés ».

L’interdiction absolue de manifester sur la voie publique en Ile-de-France, prise après les attentats, a pris fin dans la nuit de lundi à mardi comme prévu. La préfecture de police de Paris pourra toutefois encore prendre des mesures d’interdiction ponctuelles.

Cinquante-huit personnalités ont lancé lundi un appel pour défendre la liberté de manifester pendant l’état d’urgence, à l’initiative du député écologiste Noël Mamère, du responsable du NPA Olivier Besancenot et du porte-parole de l’association Droit au Logement Jean-Baptiste Eyraud.

« Il y a un débat dans notre société », a reconnu le Premier ministre, « l’état d’urgence a été voté pour trois mois par le Parlement (qui) lui-même va contrôler (sa) mise en œuvre ».

« Beaucoup de manifestations ont eu lieu encore dimanche un peu partout en France, mais on s’est malheureusement aperçu à Paris, Place de la République, que la violence pouvait être là… (et) mettre en cause la mémoire des victimes » des attentats de Paris et Saint-Denis, a déploré Manuel Valls.

Plus de 300 personnes ont été interpellées après des échauffourées qui ont eu lieu dimanche après-midi entre des manifestants radicaux et la police, après une chaîne humaine qui a réuni pacifiquement des milliers de participants venus faire pression sur les dirigeants réunis pour la conférence internationale sur le climat (COP21).

« L’état d’urgence est là précisément pour protéger nos libertés », a néanmoins défendu le Premier ministre. « Nous avons fait face à un acte de guerre avec une menace précise » et pour y « faire face (…) il faut se protéger, c’est le sens de l’état d’urgence ».

« Nous devons vivre avec et les Français doivent vivre avec mais ma responsabilité, c’est de dire cette vérité », a-t-il poursuivi.