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Discours prononcé ce soir à Caen en soutien à notre candidat en Normandie : Hervé Morin.

Mes amis,

Je suis là parmi vous, Républicains et centristes, avec Joël Bruneau, Bruno Le Maire, Edouard Philippe et tous mes compagnons, parlementaires, élus et militants…

Je suis là parce que la situation est très sérieuse.

Je suis là pour partager le combat que vous menez avec Hervé Morin car c’est un combat pour des valeurs, c’est un combat pour la France et c’est un combat pour la Normandie unie qui mérite mieux que le socialisme et mieux que le lepénisme.

Avec ce 1er tour, la colère du peuple français s’est exprimée. La gauche en est largement responsable, mais l’opposition devra, le moment venu, s’interroger car on n’enrayera pas cette colère avec des tactiques d’état-major mais avec un projet précis et très puissant.

Dans l’immédiat, il faut faire bloc, il faut serrer les dents et il faut foncer.

Il faut défendre nos convictions car plus le vent souffle plus il faut être ferme dans ses valeurs.

Il faut tracer notre chemin à travers les échecs de la gauche, il faut balayer les mensonges de l’extrême droite qui n’a jamais amenée que du malheur à notre pays, il faut rassembler tous les citoyens de bonne volonté, il faut partager notre espérance car la France a besoin d’une alternance crédible.

Je demande à tous ceux qui ont de la  protestation où la déception dans le coeur d’écouter leur sens de l’intérêt général.

J’exhorte les abstentionnistes à prendre leurs responsabilités.

Je dis aux électeurs de gauche que le meilleur rempart contre l’extrémisme, c’est nous. Et je dis aux électeurs du FN que le meilleur tremplin pour construire autrement l’avenir, c’est nous !

Mes amis, votre devoir est d’aller chercher la victoire de toutes vos forces ! Oui, je parle de victoire car je la crois possible et nécessaire à la Normandie qui a un potentiel immense mais qui a aussi des blessures économiques et sociales.

Tout l’enjeu, c’est d’engager un projet de développement régional qui motive les entrepreneurs, qui enclenche des emplois, qui attire des investisseurs, qui forme les jeunes à un emploi, qui rassemble les citoyens et leurs collectivités locales : villages, villes moyennes, métropoles, départements, c’est tout un territoire qu’il faut unir et réveiller.

J’ai autrefois présidé la région des Pays de la Loire, et croyez-moi, ca n’est pas avec des idéologies simplistes qu’on fait progresser un territoire.

Hervé Morin est un homme déterminé, pragmatique, expérimenté, capable d’engager des changements, capable aussi de rassembler les normands au-delà des étiquettes partisanes.

Je suis là, cher Hervé, pour te dire mon estime, mon soutien et ma confiance.

Mes amis, cette élection régionale a été traumatisée par les attentats.

130 personnes sont mortes sous les balles des terroristes, mais pour chaque victime nous sommes là pour défendre la vie qu’elle aimait !

Cette vie où l’on déambule dans Paris, où l’on se retrouve au concert, à la table d’un bistrot, entre amis.

Cette vie à la française où le débat et l’humour sont permis ; où la beauté des femmes n’est pas recouverte de noir.

Cette vie où l’on s’exprime par son vote et non par les armes.

Oui, pour cette vie-là qui a été volée à des innocents, nous devons lutter ensemble, et nous devons le faire avec sang-froid et résolution !

La bataille est d’abord au Proche-Orient, puisque c’est là que se situe l’Etat Islamique, avec son armée, son pétrole, ses réseaux qui vont du Pakistan au Nigéria.

Depuis deux ans, je dis que nous sommes en guerre.

Depuis deux ans, je dis et redis au gouvernement que pour anéantir l’Etat islamique il faut une alliance internationale, intégrant la Russie.

Maintenant que le sang a coulé dans nos rues, François Hollande semble décidé à changer de stratégie. Tant mieux, mais je suis en colère devant le temps perdu.

Sans angélisme et sans attendre, il faut maintenant créer les conditions d’une coalition, d’une coalition unique, d’une bannière unique contre le drapeau noir, avec des objectifs militaires et politiques partagés.

Nous ne vaincrons pas l’Etat islamique sans cela.

Churchill, de Gaulle, Roosevelt, Staline, qui avaient bien peu de choses en commun, n’en ont pas fait l’économie pour en finir avec le nazisme.

Contre le totalitarisme islamique, le combat est aussi national.

Face au péril, pas de naïveté ! Il fallait l’état d’urgence et avec mes amis parlementaires, ici présents, nous l’avons voté sans hésiter. Maintenant, les actes doivent suivre.

Il faut renforcer nos moyens policiers et militaires.

Il faut contrôler nos frontières nationales aussi longtemps que la menace durera.

Il faut pouvoir perquisitionner partout où il y a des indices et des risques.

Il faut réinvestir les quartiers où les armes pullulent.

Et comme l’a réclamé courageusement l’imam d’Alfortville « il faut nettoyer les mosquées salafistes ». L’Etat doit s’y employer, mais pas seulement lui !

Il revient à nos concitoyens musulmans de se soulever contre ceux qui instrumentalisent leur foi. Il leur appartient de dénoncer le moindre écart aux valeurs républicaines, car c’est aussi une bataille idéologique et spirituelle qu’il faut livrer sans état d’âme et ensemble.

Et si j’insiste sur le mot «ensemble», c’est pour bien signifier que ca n’est pas avec le FN qu’on rassemblera tous les français.

Ces jours-ci, on parle beaucoup de la République. C’est abstrait… Moi, je dis la « République française » !

Quelles que soient nos religions, nos origines, dans la République française, personne n’a le droit de penser que sa foi est supérieure à la Loi ; et personne ne doit croire que ses coutumes sont supérieures à 2000 ans d’histoire nationale.

Face à la barbarie, le mot « nous » a plus d’importance que le mot «moi» : nous devons être unis et fraternels.

Mais la fraternité se construit aussi quotidien !

Comment être fraternel, quand dans votre cité les voyous font la loi ?

Comment parler de fraternité, lorsqu’à Paris, place de la République, des manifestants cagoulés jettent sur les forces de l’ordre, les bougies pour les morts ?

Désolé, mais Madame Taubira n’est pas à la hauteur de l’exigence d’autorité qui émane du pays.

Comment être fraternel si on ne sait pas intégrer et assimiler les étrangers qui nous rejoignent légalement ?

La France n’est pas une mosaïque, elle n’est pas une nation sans âme. Depuis des siècles, elle a accueilli des migrants qui n’ont eu de cesse de devenir plus français que les Français. Mais aujourd’hui, notre système d’intégration est saturé.

Il faut réduire l’immigration à son strict minimum et dire à ceux que nous avons choisi d’accueillir ce que nous exigeons d’eux : l’application de nos règles, l’adoption de nos mœurs, la gratitude à l’égard de la patrie, qui est notre maison commune.

Et puis, comment être fraternel, comment avoir confiance en nous, lorsque 2 millions de jeunes ne sont ni à l’école, ni en formation, ni dans l’emploi ? C’est une bombe à retardement pour l’avenir de la nation.

Que manque-t-il à notre système éducatif ?

L’autorité, car l’Ecole de la République doit être le contraire de l’école de la rue. Et s’il faut pour cela des symboles, eh bien rétablissons l’uniforme à l’Ecole afin de rappeler à chacun que l’éducation ne va pas sans respect ni devoirs.

Ce qu’il manque, c’est aussi de l’autonomie pour un pilotage par des chefs d’établissements ayant le pouvoir de choisir leurs enseignants, d’adapter leur projet éducatif aux réalités du terrain, car ce qui est valable à Caen ne l’est pas nécessairement à Falaise.

Il faut aussi une large ouverture du système éducatif sur le monde de l’entreprise : l’alternance, l’apprentissage sont les meilleurs outils pour lutter contre le chômage des jeunes.

Et sur ce sujet, la Région peut agir : Hervé sait ce qu’il faut faire pour revaloriser la voie professionnelle qui est chez nous le parent pauvre de l’Education nationale alors qu’elle est la voie sacrée en Allemagne !

Mais à côté de l’Ecole, je veux rappeler le rôle de la famille car on ne dira jamais assez que l’avenir est entre nos mains.

L’Etat ne peut pas s’occuper de tout : c’est aux parents de dire à leurs enfants où est le bien et où est le mal.

C’est à eux de faire en sorte que les fils soient à la maison à 20h et pas tous les soirs au pied de l’immeuble. C’est à eux de surveiller ce que leurs adolescents regardent sur le net. C’est à eux de faire aimer la France.

Oui, mes amis, face au fanatisme, le combat est global : il est militaire, sécuritaire, culturel, éducatif, économique car c’est toute notre nation qui doit faire bloc et se retrouver un horizon commun.

Soyons clairs : ça n’est ni notre taux de chômage, ni les lacunes de notre Ecole, ni l’état de nos banlieues, qui ont armé les assassins…

Moi, je refuse de donner des excuses sociales aux terroristes et je refuse de dire que la France est coupable ! Coupable de quoi ? D’être un pays libre ? D’être un pays qui dépense 30% de ses richesses pour la solidarité ?

Des attentats, il y en a eu à Londres, en Espagne, aux Etats Unis, en Tunisie, contre des russes, alors arrêtons de nous battre la coulpe !

Par contre, par contre, j’ai la conviction qu’une nation résiste d’autant mieux aux fanatiques qu’elle sent sa force d’avenir en elle.

Il est urgent de donner aux Français ce qui leur manque : je veux parler de la chance de vivre dans un pays qui avance, qui crée des emplois, des richesses, qui offre aux plus modestes et aux plus travailleurs le pouvoir de monter les échelons de la réussite.

Dans cette région, Hervé Morin a entendu, tout comme moi, la détresse des Français.

Sur le plan économique et social, notre pays se traine et dans chaque profession, dans chaque famille, il y a un doute terrible sur la capacité à aller au bout de ses projets et de ses rêves.

Malgré leurs efforts, les Français ont le sentiment d’être coincés dans leurs vies. Il n’y a pas de croissance pour progresser et pas de liberté pour oser se lancer : bref, notre système est bloqué.

Il y a des bastilles qui doivent tomber.

Et elles doivent tomber, là où la rigidité du code du travail exclut ceux qui cherchent un travail ; là où l’excès de fiscalité décourage les talents ; là où la barrière des réglementations bloque l’innovation ; là où l’opium des déficits nous endort ; là où le nivellement par le bas noie le mérite de ceux qui n’ont, dans leurs mains, que leur audace.

Le blocage français ne date pas de 2012, mais la gauche l’a lourdement aggravé.

Ces élections régionales sont l’occasion d’adresser trois messages au Président de la République, et, au passage, aux candidats régionaux du PS qui se réclament de lui…

 

Premier message, monsieur Hollande, cessez de raconter des histoires.

Vous nous disiez que la crise était conjoncturelle, vous assuriez que les impôts ne concerneraient que les « riches », que les déficits seraient rapidement réduits, vous affirmiez que le chômage allait décroitre en 2013, puis en 2014, puis en 2015, vous assuriez l’année dernière que « la reprise était là » …

L’erreur est humaine mais sa répétition devient un mode de gouvernement que les citoyens n’acceptent plus.

Le second message sera pour votre bilan.

Depuis 2012, 700.000 français de plus ont pris le chemin de pôle emploi ; 700.000 et toujours pas de mesures radicales ! A cette jeunesse qui était -disiez-vous- votre priorité, que proposez-vous ? Des emplois aidés, des emplois parking, au lieu de moderniser de fond en comble notre marché du travail et son code qui l’étouffe.

Troisième message enfin, il est pour l’avenir.

17mois nous séparent de la prochaine élection présidentielle… 17 mois encore et aucune réforme d’envergure n’est à l’agenda gouvernemental. De grâce, pour la France, qu’on agisse enfin, et que ces 17 mois ne soient pas les plus longs et les plus inutiles de la Vème république.

La meilleure façon d’exiger un peu de mouvement est de sanctionner par les urnes ceux qui font du surplace à l’Elysée.

Mais sanctionner ne suffit pas ! Il faut, dans chaque région, une alternative sérieuse, avec des gens solides et un projet qui tient la route.

Dans votre région,  il y a d’un côté, Monsieur Mayer-Rossignol: il peut raconter ce qu’il veut, mais lui et ses amis ont échoué au gouvernement comme ici.

Quant à monsieur Bay, son projet est un accélérateur de déclin. Ca n’est avec des moulinets contre l’euro, contre la Politique agricole commune, contre la finance, ca n’est pas en mélangeant le nationalisme au mélanchonisme, qu’il va créer des emplois, attirer des entreprises, protéger les agriculteurs et revitaliser vos espaces ruraux…

Je n’ai jamais insulté les Français tentés par le vote extrémiste, car chaque citoyen mérite le même respect. Ma conviction, est que c’est par la dignité de nos comportements et par des réformes radicales qu’on peut les convaincre que notre pays n’est pas fichu. Pas par des anathèmes !

Ces femmes et ces hommes déçus, je mesure leur colère et beaucoup d’entre eux ont un amour sincère pour leur pays… Mais je leur dis que le Front national est une impasse en béton.

Et d’ailleurs, ca n’est pas un front, c’est une firme familiale. Imaginez ce que l’on dirait si, chez nous, père, fille, nièce, conjoint tenaient toutes les places… Et puis, ce parti n’est pas national car son programme ruinerait la France.

Dois-je rappeler que dans ce programme, on veut la retraite à 60 ans, le maintien des 35h, l’augmentation des dépenses publiques : bref, tout ce qui nous coule mais peut faire plaisir le FN le propose et le proposera… Et s’il pouvait promettre aux normands un soleil radieux à noël, il le ferait !

Telle est la logique de ceux qui dénoncent le pouvoir, mais qui sont prêts à dire et à faire n’importe quoi pour y accéder.

Cette  grande région mérite mieux que le socialisme ou le poujadisme. Entre les deux, il y a la droite républicaine et le centre qui incarnent la liberté, l’autorité, le bon sens.

Mes amis, il reste six jours pour gagner et pour éviter à la France de sombrer dans les bras d’un parti dont le leader historique méprisait de Gaulle et estimait que les chambres à gaz étaient un «détail de l’Histoire».

En Europe, on nous regarde, et, ici en Normandie, que diraient tous ces vétérans américains, anglais, canadiens qui viennent visiter la  patrie de la Liberté…

Mes amis, depuis deux mois, j’ai multiplié les réunions de soutien à nos candidats.

Partout, j’ai senti la colère monter mais j’ai vu aussi la fierté de notre pays.

Les terroristes pensaient que nous étions incapables de sursaut. Ils pensaient nous briser. Ils pensaient que notre démocratie s’arrêterait et qu’elle nous diviserait.

Ne leur donnons pas raison.

J’ai lu comme vous le récit de ces Français, qui, sur les lieux des attentats, ont été courageux. Les uns couvraient de leur corps leurs voisins, d’autres secouraient les blessés.

Et puis, nous avons vu de quoi sont capables nos policiers, pompiers, médecins, soldats. Nous sommes les héritiers d’un grand peuple qui est monté sur les barricades pour défendre sa liberté, qui est sorti des tranchées pour sa souveraineté.

Nous ne sommes pas des anonymes. Nous sommes la France, vous êtes la France !

Avec  Hervé et avec tous nos candidats qui s’engagent dans vos cinq départements, nous allons nous battre pour des valeurs, et nous allons vaincre ceux qui pensent que notre pays est à genoux alors qu’il sera toujours debout.

Vive la France et vive la République française !