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Julian Schorpp , Victor Roux-Goeken
Ça bouge au Bourget ! Les négociations se mettent enfin en mouvement avec l’arrivée progressive des ministres, les 6 et 7 décembre. Au menu du livre de bord : le point sur les discussions, moult annonces à l’Energy Day et des lobbyistes très recherchés.
Les ministres ont commencé leurs négociations sur le futur accord de Paris dès dimanche après-midi. Leurs échanges ont en partie eu lieu dans des réunions ouvertes à tous. Mais la plupart des travaux ont été menés dans le cadre de réunions bilatérales, organisées par une dizaine de ministres “facilitateurs”, chargés de piloter l’avancée des négociations sur les questions clés.
Les deux premiers jours de travail n’ont pas donné lieu à la production d’un nouveau projet d’accord, désormais attendu pour mercredi matin. Mais les échanges entre ministres et négociateurs ont permis d’identifier les premiers terrains d’entente.
- Une première évaluation de l’ensemble des engagements en 2021
Le texte adopté par les négociateurs samedi après-midi prévoit la date de 2024 pour le premier examen collectif des engagements nationaux inscrits dans les “INDC”. Mais les gouvernements s’orientent finalement vers 2021, a expliqué la ministre de l’Environnement allemande Barbara Hendricks à la presse.
Cette échéance est soutenue par l’Union européenne, a confirmé le commissaire européen au Climat Miguel Arias Cañete à Contexte, en marge d’une conférence de presse. L’idée est que cette évaluation collective de l’ambition climatique ouvre la voie à la soumission de nouvelles contributions, si possible plus ambitieuses.
- L’objectif de 1,5°C fait son chemin
De plus en plus de pays se montrent ouverts à une référence, dans l’accord, à cet objectif de température plus ambitieux. Ce dernier est promu par les pays insulaires les plus vulnérables, pour lesquels un réchauffement au-delà de cette limite constitue une menace existentielle. L’Union européenne, les États-Unis et même le Canada ont signalé leur volonté d’inclure une référence à 1,5°C dans l’accord de Paris. L’inscription d’un objectif de “bien en déca de 2°C” est également considérée.
- Une contribution financière volontaire des pays en développement
Un compromis commence à émerger sur le fait que les pays en développement seront simplement invités à contribuer au financement de la lutte contre le réchauffement climatique après 2020. C’est ce qu’a rapporté la ministre de l’Environnement brésilienne Izabella Teixeira, chargée de cette question, lors d’un point d’étape qui réunit l’ensemble des pays à la fin de chaque jour de négociation.
Les États-Unis et l’Union européenne ont longtemps insisté sur la nécessité d’obliger les pays émergents à contribuer au financement. Mais ces deux blocs ont fait un pas vers les pays en développement, qui restent opposés à toute contrainte juridique. L’envoyé spécial pour le changement climatique Todd Stern a ainsi déclaré, lundi 7 décembre, que cette contribution se ferait “sur une base volontaire”.
L’Union européenne préférait une obligation, a insisté le commissaire au Climat Miguel Arias Canete, lors d’une conférence de presse le même jour. Tout en faisant comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une ligne rouge pour l’UE.
- Action climatique avant 2020
L’idée de se revoir en 2017 pour faire un bilan des actions mises en œuvre pour renforcer l’action climatique avant l’entrée en vigueur du nouvel accord a fait son chemin. Les pays envisagent également de réunir régulièrement des experts pour échanger sur les mesures prises en matière d’adaptation au changement climatique.