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désistements, FN, Fusions, La Droite, La Gauche, second tour des régionales
Deux jours après le premier tour des élections régionales, largement dominé par le Front national, les candidats en mesure de se présenter au second tour terminent leurs tractations. Ils doivent déposer les listes au plus tard mardi 8 décembre à 18 heures.
Toutes les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés ont la possibilité de se présenter au second tour. Elles peuvent cependant se retirer pour « faire barrage » au Front national ou fusionner avec d’autres listes ayant obtenu au moins 5 % des voix.
La droite se maintient dans toutes les régions
Arrivés en tête dans quatre régions (Normandie, Pays de la Loire, Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes) au premier tour, Les Républicains ont décidé, à l’issue de leur bureau politique qui s’est tenu lundi matin, de ne se retirer dans aucune région. Le président du parti, Nicolas Sarkozy, avait refusé dès dimanche soir tout retrait ou fusion de listes avec les socialistes pour le second tour. Une position contestée par ses alliés centristes, mais aussi par des figures de son propre parti, dont Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Pierre Raffarin.
L’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin a notamment appelé au retrait des listes de droite qui sont arrivées en troisième position lors du premier tour. C’est le cas dans deux régions :
- En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le Front national arrive en tête avec 31,83 % des voix, devant la liste conduite par la socialiste Carole Delga (24,41 %) et la liste de la droite menée par Dominique Reynié (18,84 %).
- En Corse, Les Républicains arrivent en troisième position et totalisent 13,17 % des voix derrière la liste divers gauche (18,42 %) et la liste régionaliste (17,62 %).
La gauche se retire dans deux régions
La stratégie du Parti socialiste, depuis dimanche soir, est de se retirer quand le total des voix de gauche, tous partis confondus, et en cas de report des voix en sa faveur, ne permettrait pas de battre le Front national lors d’un éventuel second tour. Le premier ministre socialiste Manuel Valls a appelé, lundi 7 décembre au journal télévisé de TF1, à voter pour les listes de droite face au Front national (FN) dans trois régions :
- Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les partis de gauche totalisent 30,02 %, loin des 40,64 % obtenus par la liste conduite par Marine Le Pen au premier tour. La liste de gauche conduite par Pierre de Saintignon a été retirée, au profit de celle menée par Xavier Bertrand, devancée de quinze points par le Front national au premier tour.
- Même scénario en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où la décision a été prise de retirer la liste d’union de la gauche, conduite par Christophe Castaner. Les partis de gauche totalisent 29,3 % des voix, à plus de 10 points du FN représenté par Marion Maréchal-Le Pen (40,55 %). La liste menée par Christian Estrosi (LR) obtient 26,48 % des voix.
- En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le premier secrétaire du PS et Manuel Valls ont souhaité que la liste socialiste, arrivée en troisième position, se retire. Mais la tête de liste, Jean-Pierre Masseret, a refusé d’obtempérer. En réaction, le PS a décidé de ne pas lui attribuer l’étiquette socialiste, et des membres de sa liste tentent de l’invalider en récoltant une majorité de désistements avant 18 heures.
Les régions où la gauche a fusionné
La droite se maintenant partout et la gauche restant dans la course dans toutes les régions où elle peut espérer battre le FN, des triangulaires auront lieu dans la majorité des régions.
- En Ile-de-France, les têtes de liste socialistes, Claude Bartolone, écologiste, Emmanuelle Cosse, et du Front de gauche, Pierre Laurent, ont annoncé dès lundi à 17 heures, avoir trouvé « un accord en vue de la fusion de nos trois listes ».Le président de l’Assemblée nationale mènera donc la liste unique de gauche en vue du second tour des régionales, dimanche, face à la candidate de droite, Valérie Pécresse (arrivée en tête au premier tour avec 30,51 % des voix), et à celui du Front national, Wallerand de Saint-Just (18,41 %).
- Dans les Pays de la Loire, les candidats du Parti socialiste (PS) et d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont annoncé, lundi dans la soirée, la fusion de leurs listes pour le second tour des régionales, malgré les profondes divergences sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Ils affronteront dans une triangulaire la liste de la droite et du centre menée par Bruno Retailleau (33,49 % des voix au premier tour) et le FN mené par Pascal Gannat (21,35 %). Le PS et ses alliés avait obtenu 25,75 % des suffrages au premier tour, et EELV 7,82 %.
- En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Carole Delga (PS-PRG) et Gérard Onesta (EELV-FdG) ont trouvé un accord pour fusionner leurs listes en vue du second tour. Carole Delga est arrivée deuxième avec 24,4 % des voix au premier tour de l’élection. La liste EELV et du Front de gauche a obtenu 10,26 % et celle du dissident socialiste Philippe Saurel 5 %, contre 31,83 % pour le FN et 18,84 % pour la droite. Le candidat des Républicains, Dominique Reynié, arrivé en troisième position dimanche, avec 18,84 % des voix a décidé de se maintenir.
- En Normandie, le PS est arrivé en troisième position (23,52 %) derrière la liste conduite par l’ancien ministre de la défenseHervé Morin (Union de la droite, 27,91 %) et celle menée par le frontiste Nicolas Bay (27,71 %). Les têtes de listes PS, EELV (6,14 %)et Front gauche (7,04 %) ont annoncé lundi soir la fusion de leurs listes.
- En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, le président socialiste sortant, Alain Rousset, arrivé en tête du premier tour avec 30,39 % des voix, a trouvé un accord de fusion avec la liste EELV (6,5 %). Cette liste sera opposée à la liste de droite de Virginie Calmels (27,19 %) et à la liste FN de Jacques Colombier (23,23 %).
- En Auvergne-Rhône-Alpes, la liste conduite par le candidat de gauche Jean-Jack Queyranne est arrivée en troisième position (23,93 %) au premier tour, derrière Les Républicains menés par Laurent Wauquiez (31,73 %) et la liste FN de Christophe Boudot (25,52 %). L’accord de fusion trouvé avec EELV et le PCF, dont les listes représentent au total 12,3 % des voix, pourrait permettre au PS de remporter le second tour.
- En Centre-Val de Loire, le PS est arrivé troisième avec 24,31 % des voix, mais le total des voix de gauche est de 37,2 %, alors que le FN a obtenu 30,49 % des suffrages au premier tour. La liste de droite conduite par Philippe Vigier totalise, elle, 26,25 % des suffrages exprimés. L’accord de fusion trouvé entre la liste PS et la liste EELV et le soutien apporté par le Front de gauche (4,69 %) donne une bonne chance à la gauche de remporter le second tour de l’élection.

La région où la gauche peut gagner sans fusion
- En Bretagne, la liste de Jean-Yves Le Drian (PS) est arrivée largement en tête du premier tous avec près de 35 % des voix. Il fera face au second tour à Marc Le Fur (Les Républicains) qui a obtenu 23,46 % des voix, et Gilles Pennelle (FN ; 18,17 %). Il n’y aura en revanche pas de fusion entre les listes de M. Le Drian et de René Louail (EELV ; 6,7 %).
Les régions où l’issue du scrutin est plus incertaine
- En Bourgogne-Franche-Comté, aucune fusion des listes de gauche n’était possible, seul le PS ayant dépassé le seuil des 5 % au premier tour, avec 22,99 % des voix. Marie-Guite Dufay sera confrontée au second tour à Sophie Montel (FN), arrivée en tête avec 31,48 % des voix, et François Sauvadet (UDI-Les Républicains ; 24 %). La liste Front de gauche (4,62 % des voix) a appelé à voter pour la liste PS. Maxime Thiébaut, tête de la liste Debout la France (5,17 %), n’a quant à lui pas donné de consigne de vote.
- En Corse, la liste divers gauche de Paul Giacobbi est arrivée en tête (18,42 %), mais les rivalités à gauche ne lui garantissent pas des reports suffisants. Face à lui, les deux listes nationalistes menées par Gilles Simeoni (17,62 %) et Jean-Guy Talamoni (7,72 %) ont annoncé lundi soir leur fusion, de même que les deux listes de droite menées par José Rossi (Les Républicains ; 13,17 %) et celle de Camille de Rocca Serra (Rassembler pour la Corse ; 12,70 %).