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Le débat s’annonce vif à droite sur la stratégie à tenir face au FN. Mais au fait, qu’elle est la bonne ligne ? Le scrutin de dimanche ébranle les certitudes.
Les Républicains expérimentent la double peine. Le score obtenu dimanche par le Front national au premier tour des élections régionales est trop haut pour ne pas rouvrir le débat toujours latent sur la stratégie à mener contre lui. Alain Juppé et François Fillon promettent de demander des comptes après le second tour. Nicolas Sarkozy répond par avance que le scrutin confirme la droitisation de l’opinion. « Lors du bureau politique de ce lundi, les couteaux n’étaient pas sortis, mais on les avait laissés sur la table », rapporte un élu qui témoigne d’une atmosphère électrique.
Perdue
Contre-t-on le FN par une ligne de droite ou au contraire plus centriste ? En faisant une campagne nationale ou centrée sur les préoccupations régionales ? En mettant en avant des candidats d’expérience ou au contraire de nouvelles têtes ? Aucune démonstration n’est concluante, les certitudes vacillent. La ligne dure (il est vrai par intermittence) de Christian Estrosi en Paca ne l’a pas empêché d’être devancé de 16 points par Marion Maréchal-Le Pen. Elle a en revanche permis à Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes d’arriver en tête. Le centriste Philippe Vigier dans le Centre n’est pas arrivé pas à contenir la percée surprise du FN. La campagne d’omniprésence sur le terrain de Xavier Bertrand dans le Nord-Pas de Calais-Picardie ne l’a pas empêché de se laisser distancer par Marine Le Pen.
La liste est longue. La droite sort de ce premier tour un peu perdue, avec l’intuition qu’il lui faut changer des choses, mais sans savoir trop quoi. Si ce n’est qu’elle s’est sans doute trop positionnée par rapport au FN justement, sans réfléchir à qui elle était, elle. Le pragmatisme était vu comme une qualité lorsqu’il s’agissait de sortir d’un XXè siècle idéologique ; il devient handicap quand l’opinion demande avant tout des repères et de la cohérence.