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Marwan T., correspondant de la télévision kurde en Suisse, était aussi à la tête d’une plate-forme de soutien aux djihadistes.

Marwan T. avait pu se faire photographier dans l’enceinte de l’ONU à Genève.

Marwan T. avait pu se faire photographier dans l’enceinte de l’ONU à Genève. Image: DR

Une opération antiterroriste conduite récemment en Italie, en Norvège et au Royaume-Uni a permis le démantèlement d’un réseau qui projetait de commettre des attentats en Europe. Les enquêteurs ont pu relier ce groupe au mollah Krekar, un prédicateur salafiste condamné et détenu en Norvège.

Un nom qui fait aussitôt tilt en Suisse, où deux frères, Marwan et Mustapha T., deux Kurdes irakiens, dirigent de Bâle le centre Didi Nwe, une plateforme de soutien aux djihadistes sur Internet, soupçonnée d’être pilotée à distance par ce même mollah Krekar. C’est le Blick qui a évoqué ce lien dans son édition de dimanche. Les enquêteurs sont, semble-t-il, tombés de leur chaise en découvrant que Marwan T., l’un des deux animateurs de ce centre, avait pu se faire photographier dernièrement dans l’enceinte du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève en se faisant accréditer comme correspondant d’une chaîne de TV kurde.

Les frères Marwan et Mustapha T. vouent la même admiration et dévotion au mollah Krekar que les membres de la cellule djihadiste qui vient d’être démantelée. Le mollah Krekar est le fondateur du groupe Ansar al-Islam, considéré comme groupe terroriste. Il purge actuellement une peine de prison en Norvège. En début d’année, le prédicateur salafiste s’était publiquement réjoui du massacre commis dans les bureaux de Charlie Hebdo à Paris.

Si la proximité idéologique des deux frères avec les djihadistes, dont ils diffusaient les vidéos d’exécution sur Internet, n’en fait pas directement des terroristes, l’entrisme de Marwan T. à l’ONU ne manque pas de soulever des questions sur la circulation de l’information. En 2014, Marwan et Mustapha T. ont été condamnés par le Tribunal pénal fédéral à des peines de prison ferme pour leur «soutien» à une organisation liée à Al-Qaida. Information qui n’était visiblement pas arrivée jusqu’aux bureaux de l’ONU à Genève. (TDG)

http://www.tdg.ch/monde