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Bosch France, Delphi, Diesel, environnement, Honeywell, IPA, lobbying Diesel XXI, perdurer ce type de motorisation
Par Pauline Ducamp
Quatre équipementiers européens ont monté le groupe de lobbying Diesel XXI pour expliquer l’intérêt du diesel dans la lutte contre les émissions de CO2 et prévenir le monde politique des conséquences néfastes (entre autres) pour la filière d’un changement trop brusque de réglementation.

Crédits Clicsouris – Wikimedia Commons
« Diesel XXI« , le nom est à la fois un clin d’œil à la conférence sur le climat qui s’achève le 13 décembre, mais surtout la volonté de voir perdurer ce type de motorisation au XXIème siècle. Derrière le patronyme, quatre équipementiers (Bosch France, Delphi, Honeywell et IPA) font entendre leurs voix dans le grand concert de « diesel-bashing », amplifié encore depuis le scandale Volkswagen.
« Le diesel ne mérite pas cette indignité« , assume Guy Maugis, président de Bosch France. « Un moteur diesel émet 13 à 14 grammes de CO2 de moins au kilomètre qu’un moteur essence. Si on veut réduire les émissions de CO2, il faudra conserver une part significative de diesel« , ajoute Olivier Rabiller, vice-président et directeur général en charge du développement chez Honeywell Transportation Systems.
Seulement 7% du parc en Euro 5 et 6
Le petit groupe entend surtout apporter des explications techniques, aussi bien sur les performances que sur les problèmes techniques du diesel, avec des solutions. »Il faut accélérer le renouvellement du parc, qui comprend aujourd’hui moins de 7% de véhicules de normes Euro 5 ou 6, demande Olivier Rabiller.
Il faut aussi revoir le contrôle technique pour s’assurer que les véhicules respectent bien les normes tout au long de leur vie, par exemple en étant exigeant sur la provenance des pièces« . Diesel XXI avance aussi des solutions techniques en seconde monte pour réduire les émissions de polluants sur les véhicules les plus anciens.
Défendre une filière
La prise de parole des équipementiers détonne dans le secteur automobile français, resté très silencieux suite au scandale Volkswagen et en attendant les résultats des tests d’émissions en conditions réelles de conduite demandés par Ségolène Royal en octobre.
La présence de Bosch France, dont la maison-mère a fourni le logiciel truqueur à Volkswagen, surprend également, tant la communication est ténue depuis la révélation du scandale.
Delphi, Honeywell et Bosch mettent eux en avant le savoir-faire français en diesel et un besoin d’explications techniques. « Nous menons tous des investissements de long terme, rappelle Olivier Rabiller. Les pays comme le Japon ou la Grande-Bretagne, qui modifient leurs politiques au profit du diesel, voient la France comme un exemple« .
Parlementaires, gouvernement, Diesel XXI multiplie ces dernières semaines les rencontres afin de demander que les changements de réglementation laissent le temps à l’industrie automobile de s’adapter, et ne sanctionnent pas une technologie plus que l’autre. 10 000 salariés travaillent en France en lien avec la motorisation diesel, les équipementiers veulent avant tout préserver leur filière.