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COP 21, Japon ou la Suisse, Nicolas Hulot, Trois blocs d’oppositions
Par Ludovic Dupin

COP21 – CC Twitter @nicolashulot
Ce matin au Bourget (Seine-Saint-Denis) sur la zone ONU de négociations de la COP21, une ambiance de gueule de bois régnait dans les délégations étatiques et chez les observateurs (même chez les journalistes !). La publication d’un accord final attendu pour jeudi après-midi puis vendredi matin a finalement été repoussée au mieux à samedi 14h, a annoncé le président de l’événement Laurent Fabius.
Entretiens présidentiels
« Il reste 24h pour revenir à l’essentiel. Je demande aux chefs d’état de se grandir à cet instant crucial pour l’humanité« , ajoute-t-il. Espérons que ce message sera entendu alors que, face au risque de blocage, les dirigeants se sont impliqués à nouveau directement cette nuit. La fondation faisant référence aux entretiens téléphoniques bilatéraux entre François Hollande et Barack Obama et entre le président américain et son homologue chinois Xi Jinping.
Moins lyrique, le porte-parole Matthieu Orphelin décrypte la situation avec un certain optimisme. « Si on ne cherchait qu’un accord de façade, nous n’aurions pas de difficultés. Si le texte n’était pas ambitieux, il aurait pu finir dans les temps« , assure-t-il en notant les avancées qui ont été faites en matière de révision de l’accord, d’objectif tendant vers une augmentation des température en-dessous de 2°C, ou encore à la notion de neutralité carbone pour la seconde moitié du siècle.
Trois blocs d’oppositions
A en croire, la fondation, on peut distinguer trois blocs principaux d’obstruction. D’une part, celui de l’Arabie Saoudite et de l’Irak qui refuse toute allusion à un prix du carbone dans l’accord final, jugeant que ce serait une taxe sur leur économie. Ces pays ont obtenu gain de cause dans le dernier brouillon de l’accord. D’autre part, celui de la Chine et de l’Inde qui sont réticents à l’idée d’une clause revoyure tous les cinq ans pour réévaluer les engagements à la hausse.
Enfin celui de certains pays occidentaux, comme le Japon ou la Suisse, qui rappellent que le monde a changé et que l’occident ne doit pas être le seul contributeur à l’adaptation mondiale face au changement. A titre d’exemple, la richissime pétromonarchie saoudienne juge qu’elle devrait être aidée financièrement pour entamer une transition énergétique dans son pays. Une posture d’autant plus surprenante que le pays a déjà commencé à se diversifier dans le solaire et le nucléaire.