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Abdellatif Kechiche, La Vie d'Adèle, Marine le Pen, Nicolas Sarkozy

On n’est décidément jamais trahi que par les siens… Ainsi, la gauche donnée pour être de culture ou de gouvernement, cocufiée, une fois de plus ; à croire qu’ils y prennent goût. Mais par qui ? Par l’un de leurs plus chers protégés, pardi ! Abdellatif Kechiche, lauréat de la Palme d’or à Cannes, en 2013, pour son film, à la fois très lesbien et encore plus moyen : La vie d’Adèle.
Lequel film serait en passe de perdre son visa d’exploitation, susceptible de le reléguer à la peu rentable catégorie des longs métrages interdits aux moins de 16 ou de 18 ans ; ce, à l’instigation de l’association catholique Promouvoir, dirigée par le « controversé » André Bonnet, nous dit Les Inrockuptibles (il n’y a que les auteurs d’importance qui puissent être sujets à controverse… Déjà entendu parler d’une controverse à propos de Guillaume Musso ? Non). Et cet hebdomadaire d’en rajouter dans le registre gousse d’ail et eau bénite : « L’association mène en réalité, tambour battant, une vaste campagne d’aseptisation du cinéma français afin qu’il soit plus conforme à la vision rétrograde et étriquée de Bonnet et de sa bande. »
Il est vrai que Promouvoir était parvenu il y a plus d’une dizaine d’années, à reléguer Baise-moi, de Virginie Despentes, dans la catégorie X. Le film était bien meilleur que ce qu’il fut prétendu ; il n’empêche qu’il ne convenait pas exactement à des yeux et des oreilles de mineurs. Et alors ? Rien de bien neuf sous le soleil… Et cet heureux hybride entre polar et boulard avait vocation à demeurer un spectacle pour adultes consentants et un fort joli film d’extrême droite désespérée, au demeurant.
De cette relégation aux enfers, Virgine Despentes ne fut pas plus scandalisée que ça, au même titre qu’un Abdellatif Kechiche déclarant au Monde, au grand dam de ce dernier : « Je n’ai jamais pensé que mon film pouvait être vu par des gamins de 12 ans. Et je déconseille personnellement à ma fille de le voir avant qu’elle ait 14 ou 15 ans.»
Du coup, maousse malaise dans ces médias se voulant transgressifs, mais n’incarnant jamais que de petites coteries d’anarchistes d’État ou de rebelles subventionnés, comme aurait pu l’écrire le défunt Philippe Muray.
Malaise de plus en plus maousse quand Abdellatif Kechiche, toujours interrogé par Les Inrockuptibles, assène : « Qu’on n’utilise pas mon film pour se faire passer pour des défenseurs de la liberté d’expression »… Première droite en pleine face. Maintenant, le crochet du gauche : « L’association Promouvoir n’a pas créé la discorde et n’est pas responsable de la décision de justice. » Uppercut, pour finir : « Mais cette association est en droit de saisir la justice, et les juges sont en droit de rendre un verdict, et on est en droit de le respecter. » Union de la calotte et du tarbouche ? Dernier gong et victoire par KO.
Contrairement au football, la boxe ne connaît pas les prolongations. Pourtant, Abdellatif Kechiche remonte sur le ring. Interrogé par BFM TV : « Le Front national est devenu pour beaucoup le représentant du peuple, des classes populaires. Le peuple français est respectable et, en ce moment, on ne le respecte pas. On le méprise, on le réduit, on lui demande de se taire au profit de ceux qui sont pire qu’eux, ceux qui parlent de “race blanche” ! »
Là, c’est Nadine Morano qui fait figure de victime collatérale d’un tout autre débat. Et Christian Estrosi, aussi, que ce cinéaste, ancienne groupie du PS, avait pourtant soutenu lors des dernières élections régionales.
Le meilleur pour la fin ? Oui. Car après le KO debout, Abdellatif Kechiche lance la dernière estocade, qui fait mouche et te déchire ta race : « Entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, je préfère Marine Le Pen… » Outchhhh !
Pourquoi ? Parce que « Marine Le Pen, elle, n’irait pas faire la guerre en Syrie ou en Libye. Elle est plus intelligente que Sarkozy. Elle dirait : “En tant que femme, en tant que mère, je n’irais pas tuer des Arabes en Syrie en me mettant à la botte des Américains !” »
S’il est une évidence qu’Abdellatif Kechiche est sûrement carbonisé pour les prochains Oscars, il est un autre fait avéré que la gauche française dégringole en une infernale dégoulinante. Car s’ils ne peuvent même plus faire confiance à leurs Arabes de service, où va la France ?
PS : Dans le genre film lesbien de haut vol, on préférera évidemment Bound, implacable thriller des frères Wachowski, nettement plus bandulatoire. Mais il n’empêche que, d’un point de vue politique et géopolitique, il faut vraiment être un castor sans queue pour ne pas applaudir, des quatre mains, les propos d’Abdellatif Kechiche, surtout lorsqu’il se réveille sur son chemin de Damas à lui.