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Dans son livre à paraître le 7 janvier Dites-leur que je ne suis pas le diable, et dont Marianne publie les bonnes feuilles, Georges-Marc Benamou, livre les dernières réflexions d’un François Mitterrand, qui vient tout juste de quitter le pouvoir. Lui qui a vu mourir la IVème République, l’avénement de la Vème République, qui a rassemblé les socialistes et les a amenés jusqu’aux portes du pouvoir, porte un regard lucide, parfois acerbe, souvent juste, sur ses contemporains. De gauche comme de droite d’ailleurs. A son interlocuteur, l’ancien président de la République ne tarit pas d’éloges sur Philippe Séguin, qu’il avait affronté en débat en 1992 sur le traité de Maastricht : « C’est le plus doué », salue-t-il. Ou sur Alain Juppé avec qui il a travaillé lors de la cohabitation de 1993 à 1995 : « C’est un garçon que je découvre ; nous travaillons bien ensemble. Il a de grandes qualités, et même des qualités d’homme d’Etat… Il est bien plus intelligent que Chirac, son mentor. Vous ne trouvez pas ? », feint-il d’interroger. Pourquoi se priver d’une petite vacherie envers son meilleur ennemi…
Il y en a par contre un que « tonton » ne portait vraiment pas dans son coeur. Mais alors pas du tout. C’est Nicolas Sarkozy, qu’il avait cotoyé lors de la cohabitation lors du gouvernement Balladur. Le jeune ministre du Budget, qui trahira Jacques Chirac pour Edouard Balladur dans la guerre que se livraient les deux hommes en vue de la présidentielle de 1995, n’avait pas fait bonne impression. François Mitterand ne lâchera au journaliste qu’une seule phrase : « Ce type n’est qu’un petit cynique… Méfiez-vous. »
