Les exécutions de l’Arabie saoudite sont décriées à travers le monde, comme le montre cette scène parodique au Bangladesh. Photo : Andrew Biraj / ReutersL’Arabie saoudite a procédé à l’exécution de 47 personnes, dont un imam chiite, Nimr al Nimrits, pour des faits de terrorisme, a annoncé samedi le ministère saoudien de l’Intérieur dans un communiqué.
Plusieurs milliers de personnes sont actuellement emprisonnées en Arabie saoudite après une série d’attentats organisés par Al-Qaïda entre 2003 et 2006 qui ont coûté la vie à plusieurs centaines de personnes.
Le cheikh Nimr al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été la figure de proue d’un mouvement de contestation qui avait éclaté en 2011 dans l’est de l’Arabie où vit l’essentiel de la minorité chiite.
Cette communauté, qui se concentre dans la Province orientale, se plaint d’être marginalisée dans ce pays majoritairement sunnite.
Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour «sédition», «désobéissance au souverain» et «port d’armes» par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme.
L’arrestation de cheikh Nimr en juillet 2012 s’était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu’elle avait provoquées.
L’Iran, puissance chiite dont les relations sont tendues avec l’Arabie saoudite, a mis en garde à plusieurs reprises Ryad contre l’exécution du dignitaire chiite. L’Iran avait prévenu que l’exécution de l’imam Nimr « coûterait cher à l’Arabie saoudite ».
Le communiqué du ministère de l’Intérieur commençait par des versets du coran pour justifier le recours à ces exécutions. Des images de la télévision saoudiennes proposaient un rappel des attaques commises entre 2003 et 2006.
Le grand moufti saoudien Abdoulaziz Al al-Cheikh est ensuite apparu à la télévision pour expliquer que ces exécutions étaient justes.
Le royaume saoudien a procédé l’an passé à 157 exécutions, la plupart par décapitation publique, et à 90 en 2014.