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énergies fossiles, Californie, fuite massive de méthane, gaz à effet de serre, Gaz naturel
Par Ludovic Dupin
Le gouverneur de Californie a déclaré mercredi 6 janvier l’Etat d’urgence autour de Los Angeles alors qu’une fuite de méthane est en cours depuis le 23 octobre. Le méthane dégagé est un puissant gaz à effet de serre.

- D’où vient la fuite ?
La fuite provient d’un puits du site de stockage souterrain d’Aliso Canyon opéré par la Southern California Gas Company, filiale de Sempra Energy. Il s’agit du plus grand stockage géologique de l’Ouest des Etats-Unis. Il est capable d’accueillir 2,3 milliards de mètres cubes de gaz.
Il alimente la grande ville de Los Angeles pour les centrales à gaz locales et les usages domestiques. Pour accéder au stockage situé à 2500 mètres de profondeur, l’opérateur emploie 115 puits d’injection et de pompage. La fuite est située à environ 1000 mètres de profondeur sur un puits qui a été mis en service en 1954.
- Pourquoi le méthane pose problème ?
Le gaz qui fuit est du méthane. Il est sans danger pour la santé humaine. Mais certaines personnes sont sensibles aux additifs ajoutés pour l’odoriser (le méthane est naturellement inodore). Cela a provoqué des nausées, des maux de tête et des saignements de nez.
Le méthane est également hautement inflammable dans des conditions de pression spécifiques. Aussi 2500 personnes ont été évacuées autour du site.
Le problème le plus délicat est son impact environnemental. Le méthane est un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2 et reste dans l’atmosphère pendant douze années environ avant de disparaitre.
Depuis octobre, 72 000 tonnes de méthane ont été rejetées dans l’atmosphère, ce qui représente l’équivalent de 25 % de l’ensemble des rejets de CO2 de la Californie pendant un an. Or la fuite n’est pas finie. Elle pourrait durer encore plusieurs mois.
- Comment stopper la fuite ?
Après l’identification du puits fautif, Southern California Gas Company a engagé, début décembre, une opération de forage pour creuser un puits qui va rejoindre la base du puits coupable et le boucher à l’aide de fluides et de boues (voir infographie ci-dessous). Mais c’est une opération longue et délicate. Le forage ne doit pas abimer un autre puits.
Il faut régulèrent descendre des sondes pour vérifier la position du forage par rapports aux autres tube métallique, ce qui ralentit considérablement les opérations puisque. Le 5 janvier, le forage de secours a atteint 1600 mètres de profondeur, lui reste donc encore près de 800 mètres à parcourir. Le puits de secours sera opérationnel entre fin février et fin mars annonce l’opérateur. Pour plus de sûreté, le creusement d’un second puits de secours sera engagé fin janvier.
