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Isabelle Ficek 
  • Francois Fillon. Francois Fillon. – SIPA

François Fillon, qui lance un nouveau site pour 2017 et fait le pari d’un projet radical, adresse des piques à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.

Un F majuscule aux couleurs du drapeau français surmontant une date – 2017 – pour nouveau logo. Un nouveau site Internet et un nouveau quartier général à Paris. La campagne officielle pour la primaire à droite n’est pas encore ouverte, mais la bataille, elle, est déjà pleinement engagée. Et si François Fillon ne recueille jusqu’ici, selon le dernier sondage Ifop, que 12 % des intentions de vote à la primaire de novembre, il martèle inlassablement son pari. Celui d’un « projet inédit et puissant, […] de modernisation radicale », a-t-il rappelé mardi lors de ses vœux à la presse. S’il a fustigé la politique économique de François Hollande, l’accusant de « n’avoir aucune vision concernant notre continent », François Fillon a aussi souligné sa singularité – et sa constance –, appelant à lever les sanctions vis-à-vis de la Russie et à ouvrir un poste diplomatique à Damas pour combattre l’Etat islamique. S’affranchissant de la position officielle des Républicains, l’ancien Premier ministre a dit qu’il ne voterait pas « les yeux fermés la réforme de la Constitution ». « Je suis pour l’efficacité, pas pour les écrans de fumée », a-t-il taclé.

Surtout, celui qui a annoncé que son projet serait complet au printemps (avec l’entrepreneuriat en janvier, l’écologie, la politique énergétique, la sécurité, l’enseignement supérieur en février etc…) a essayé de marquer sa différence vis-à-vis de ses rivaux. « Mon projet est le plus avancé », s’est-il targué, ajoutant que ses « concurrents ne semblent pas gênés de s’en inspirer ». Et puis, face au « risque de déclin » de la France, François Fillon, qui s’est dépeint comme un candidat de « sang-froid » et de « solidité » –  « je ne change pas d’avis tous les jours ! » – a estimé que « la réponse molle de la sociale-démocratie est dépassée » tout comme « le réformisme tempéré qui fut le nôtre pendant des décennies ». Il a ajouté qu’il n’y aurait pas non plus, en 2017, de «  cagnotte budgétaire pour anesthésier la colère » et qu’« aucun Kärcher ne réparera les brèches d’un modèle usé jusqu’à la corde ».

Mobilisation sur le terrain

Autant de piques adressées à François Hollande, mais aussi, et surtout à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Contre ceux qui jugent son programme impossible –  « du sang et des larmes » disent-ils –, il s’est défendu en expliquant que « les larmes sont là » et qu’au cours de ses déplacements, les Français en appellent à des « changements profonds » et l’interpellent sur « nos inventaires oubliés et nos hésitations à trancher ».

Alors qu’importe s’il est distancé et si des soutiens l’ont quitté. « Ceux qui pensent que les jeux sont écrits se trompent », veut croire François Fillon, qui fait aussi le pari d’une mobilisation sur le terrain via son réseau d’élus, sur Internet via son site – il vise un million de votes sur ses propositions – et au-delà du parti. De quoi, espère-t-il, ratisser plus large et s’extraire aussi du discrédit des formations politiques.

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