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 Plus de 2 millions de téléspectateurs pour «On n’est pas couché» avec Manuel Valls
Le premier ministre français Manuel Valls. 
AFPLe premier ministre français Manuel Valls. AFP

Pour son quatrième passage à On n’est pas couché, Manuel Valls casse la baraque en termes d’audience. C’était samedi soir sur France 2. En spectateurs, cela équivaut à 2,11 millions de personnes devant leur poste de TV, soit 29,1% de parts d’audience qui ont permis à la chaîne du service public d’être leader en deuxième partie de soirée. Et à l’émission d’«infotainment» animée par Laurent Ruquier et ses deux acolytes chroniqueurs, Léa Salamé et Yann Moix, d’enregistrer son meilleur score de la saison 2015-2016.

Le résultat? Une émission plutôt plan-plan, sauf lorsque l’humoriste Jérémy Ferrari a «clashé» Manuel Valls. Le seul vrai moment de fièvre qui s’est immédiatement traduit par un pic de tweets: plus de 50 000 pour commenter la passe d’armes. «J’ai l’impression de voir Balavoine face à François Mitterrand», a souligné Laurent Ruquier. L’animateur faisait allusion à la séquence légendaire quand le jeune chanteur, en 1981 sur Antenne 2, apostrophait le candidat socialiste à la présidence qui «désespérait» la jeunesse.

En 2016, l’humoriste Jérémy Ferrari a, lui, violemment pris à partie Manuel Valls. Coupable, à ses yeux, d’avoir permis la présence lors de la marche républicaine du 11 janvier 2015 de dictateurs (et notamment le Gabonais Ali Bongo) et aussi reproché de ne parler que de son livre et d’«une loi qui ne concerne personne». En l’occurrence, la déchéance de nationalité. «Vous êtes en guerre, le gouvernement est en guerre, vos décisions à l’international sont en guerre. Nous, on n’est pas en guerre. On se fait tirer dessus quand on va voir des concerts», a conclu Jérémy Ferrari.

A la comptée des tweets, l’humoriste l’emporte aux points face au premier ministre. Si certains ont moqué son «angélisme» et sa «bien-pensance», d’autres, plus nombreux, ont salué son franc-parler, son culot et cette manière de cri du cœur du quidam. Manuel Valls s’est sorti du piège avec un «Quand on a le talent, on peut débattre de tout!» Sans que l’on soit certain s’il accordait, ou non, du talent à son contradicteur.

Avéré, en revanche, c’est que cette altercation a éclipsé l’échange entre Manuel Valls et Jean d’Ormesson. L’écrivain éditorialiste du Figaro avait préparé, lui aussi, quelques saillies sur la gauche au pouvoir. Habilement, Manuel Valls a salué son esprit brillant mais l’a réduit à un «intellectuel de droite, ce qui n’est pas une insulte», qui pour s’encanailler se laisse aller à quelques facilités, «à faire le malin». La twittosphère n’a pas bronché!

Toute la semaine, la présence d’un premier ministre en exercice à une émission de divertissement avait alimenté une petite polémique. Au final, Manuel Valls a assumé sa participation en arguant de la nécessité «de parler à tout le monde et à tous les publics». Sur le fond, il n’a rien cédé à ses contradicteurs, ni rien annoncé. Le premier ministre a défendu l’état d’urgence et la déchéance de nationalité. Et sur le plan politique, il a exclu l’idée d’une primaire à gauche. (TDG)

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