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Par Eléonore de Vulpillières

 Jean-Guy Talamoni a qualifié la France de «pays ami» de la Corse. Pour Jacques Myard , qui cite Pompidou, le régionalisme, c’est le retour au Moyen-Age.


Jacques Myard est député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines). Il est également président du Cercle Nation et République.


LE FIGARO. – Invité sur France Info, Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, a qualifié la France de «pays ami» de la Corse. Que vous inspire cette déclaration d’indépendantisme?

Jacques MYARD. – Monsieur Talamoni devrait aller chez Laurent Ruquier à On n’est pas couché, pour qu’on puisse rire un peu. Au bout du compte, la France pourrait aussi demander son indépendance par rapport à la Corse! Plus sérieusement, les Corses sont français. Ils ont fait la fortune de notre pays, de la nation française, avec entre autres la production de fonctionnaires compétents ; ils occupent partout en France des postes clefs. On peut toujours agiter des régionalismes pour se faire plaisir, jusqu’au jour où les Français ne le supporteront plus. Les propos de M. Talamoni sont une insulte aux Corses en général. Il est en effet arrivé par un processus électoral qui a divisé les électeurs corses: il ne représente pas l’opinion majoritaire en Corse. Il devrait surveiller ses propos. Aujourd’hui il s’amuse, demain ses excès pourraient le faire tomber.

En réalité, M. Talamoni joue sur le manège médiatique. Visiblement, il éprouve un grand besoin d’exister médiatiquement. Il sait bien que tenir de tels propos est délicat et qu’il marche sur des œufs. Je suis certain qu’en poursuivant sa lancée, M. Talamoni perdra les prochaines élections.

Quand M. Talamoni déclare: «Je suis profondément corse, sans doute avant d’être français.», doit-on craindre une montée des régionalismes et des communautarismes?

Les dérives communautaristes et régionalistes sont un problème majeur en France aujourd’hui. Il va falloir y mettre un terme. Nous avons suffisamment d’épreuves communes, en tant que Français, pour ne pas rejeter ce bien commun qu’est la nation française. Etre français ne revient pas à être un clone perdu parmi les autres. J’accepte volontiers qu’il y ait des spécificités propres à chaque région, des richesses liées à leur diversité, ceci est une évidence.

Mais le régionalisme, comme le disait Georges Pompidou, c’est le retour au Moyen-Age. Pour affronter les défis de la mondialisation, il faut être Français sans nul besoin de se replier sur une région.

Voyez-vous un moyen de résorber ces velléités régionalistes?

Cette dissipation se fera par l’affirmation claire et nette du fait français. Si aujourd’hui renaissent les défis communautaristes et régionalistes, c’est parce que l’Etat a failli. Il a laissé se développer en plus de l’insécurité, des structures qui ont leur propre logiciel, leur propre mode de fonctionnement. Les grandes régions, ces mastodontes, sont des catastrophes pour le respect de l’Etat central.

 

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