Étiquettes
Elisabeth Badinter, Jean-Louis Bianco, laicité, Manuel Valls
Invité ce jeudi matin sur France Inter, le président de l’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco dénonce ce jeudi matin «la vision intégriste de la laïcité» du chef du gouvernement. «Je crois qu’il y a des postures», juge-t-il au sujet des critiques du premier ministre. «Je crois que c’est plus une question d’attitude, de comportement et de caractère que de fond», poursuit-il, sans rien retirer de ses accusations à l’égard de Manuel Valls.
«Quand on m’attaque, on me trouve! Quand on m’attaque de manière injuste et ridicule, je réponds. Mais je ne tiens pas à prolonger la polémique avec notre excellent premier ministre»,
«Dans la définition que je donne de la laïcité, qui est la liberté de croire ou de ne pas croire, qui est l’indépendance de l’État par rapport aux religions et qui est l’indépendance citoyenne. J’attends que l’on me démontre que c’est dénaturer la laïcité», défie Jean-Louis Bianco.
Jean-Louis Bianco n’ira pas montrer patte blanche à Matignon. «D’abord il m’invitera, il ne me convoquera pas. Je représente une institution indépendante, il faut s’habituer dans la République à ce qu’il y ait des institutions indépendantes».
« Je crois qu’il y a des postures, avec les propos de Macron, c’est une évidence. Il oublie de dire qu’un salarié peut être au chômage. Le pasteur Clavairoly, qui a porté un soutien remarqué à l’observatoire a dit qu’il y avait des bouffées d’agressivité dans la laïcité ».
Est-ce qu’il y a deux conceptions de la laïcité en France ?
« Je ne crois pas. Ma conception de la laïcité est exactement celle de Bernard Canzeneuve qui se confie dans La Croix : « La laïcité n’a pas à se durcir, mais à s’affirmer. Tout est déjà dans la loi. Il faut l’appliquer, sereinement, sagement. »
C’est ma conception de la laïcité. Si le Premier ministre n’est pas d’accord avec le ministre de l’Intérieur qu’il le lui dise ».
Elisabeth Badinter estime qu’islamophobe est devenu le mot magique, qui empêche toute critique des religions en général et de l’islam en particulier ?
« C’est un débat bien français, on se bat sur le mot islamophobe, cette querelle me paraît inutile. Je veux éviter qu’on se batte pour les mots. Ce que je constate c’est qu’il y a de plus en plus d’actes antisémites, antimusulmans et antichrétiens ».