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Maître de conférences en droit public, Jean-Jacques Urvoas, natif de Brest âgé de 56 ans, est devenu depuis plusieurs années un spécialiste des questions de sécurité.
En 2008, l’ancienne première secrétaire du Parti Socialiste Martine Aubry le nomme secrétaire national du PS chargé de la sécurité. Sa mission était alors de » bâtir de A à Z le volet sécurité du prochain programme présidentiel « .
Durant la campagne présidentielle de 2012, il soutient Dominique Strauss-Kahn jusqu’à sa chute à la suite de l’épisode du Sofitel , avant de se rallier à François Hollande. Après l’élection de ce dernier le 6 mai 2012, à défaut de devenir ministre de l’Intérieur, il s’est contenté de travailler dans l’ombre pour Manuel Valls, qui a hérité du poste et dont il est proche. Lorsque Manuel Valls est devenu Premier ministre, le nom de Jean-Jacques Urvoas a naturellement circulé pour le remplacer place Beauvau, tout comme celui de François Rebsamen, un autre connaisseur des milieux policiers et soutenu de son côté par François Hollande. C’est finalement un troisième homme, Bernard Cazeneuve, qui a hérité du poste, faute d’accord entre les deux têtes de l’exécutif pour nommer un de leur protégé .
Au printemps 2013, il avait été chargé de s’atteler à la problématique des déclarations de patrimoine des élus. Le scénario avait été quasiment le même : un événement choc (le scandale Cahuzac en 2013 ; les attentats aujourd’hui), des annonces rapides et non concertées du chef de l’Etat (la publication intégrale des déclarations de patrimoine des élus ; l’extension de la déchéance de nationalité), une opposition forte des parlementaires et, en fin de compte, un Jean-Jacques Urvoas nommé rapporteur pour trouver, avec succès, une piste d’atterrissage.
« Rigoureux », « méthodique » , « astucieux » et « travailleur acharné », selon le vice-président de la commission des lois, Dominique Raimbourg, qui ne laisse rien au hasard.
Au sein de propre camp socialiste, Jean-Jacques Urvoas est exaspéré par les « frondeurs », ces députés qui n’hésitent pas à critiquer le gouvernement : » Je suis toujours un peu agacé quand je vois des députés socialistes qui passent plus de temps à critiquer le gouvernement qu’à s’occuper de leur travail parlementaire. »
Favorable pour donner plus de moyens aux services d’enquête et de renseignement, il a été en 2015 rapporteur de la loi sur le renseignement, adoptée le 24 juin dernier , puis de celle de prolongation de l’état d’urgence en novembre dernier.