Étiquettes

, ,

Julien Dupont-Calbo

  • En Iran, Peugeot détient 30 % part marché, grâce 405 206...

    En Iran, Peugeot détient plus de 30 % de part de marché, grâce à des 405 et des 206… – AFP

Le constructeur français va investir 200 millions d’euros en cinq ans pour moderniser une usine près de Téhéran. la marque est déjà très populaire dans le pays.

Comment dit-on « Back in the race » en farsi ? Le groupe PSA a officialisé jeudi matin son grand retour en Iran, avec la création d’ici à la fin de l’année d’une coentreprise détenu à parité avec Iran Khodro. Le contrat doit être signé au Medef, en marge de la visite à Paris du président iranien Hassan Rohani. Dans le détail, le constructeur français va investir 200 millions d’euros en cinq ans – comme Khodro, un partenaire de trente ans –, pour moderniser une usine située à quelques kilomètres à l’ouest de Téhéran.

« L’Iran mérite largement cet effort-là. Nous avons une longue tradition sur ce marché », estime Carlos Tavares, le président du directoire de PSA. Selon Khodro, trois ou quatre millions de Peugeot circulent aujourd’hui sur les routes iraniennes. Et, d’après Téhéran, le marché automobile iranien pourrait atteindre 2 millions d’unités par an en 2022.

Un gros marché pour PSA

De fait, le groupe français avait quitté le pays en 2012, dans la foulée des sanctions américaines contre l’Iran. Mais Khodro a continué à usiner sans en avoir vraiment le droit des 405 et des 206, à partir de pièces locales. En attendant, PSA va d’ici quelques mois réapprovisionner les ateliers de Khodro en pièces détachées. Ce n’est pas du luxe : en 2014, Peugeot détenait 33 % de part de marché en Iran. Et en 2015, quelque 350.000 voitures frappés du Lion ont été produites dans la banlieue de Téhéran… Des véhicules qui ne rentraient pas dans les comptes et les statistiques de PSA, et qu’il faut bien entretenir.

Sur place, PSA entend désormais produire à terme 200.000 véhicules par an. L’assemblage de 2008, de 301 et de 308 – les modèles choisis –, devrait commencer au second semestre 2017, à une cadence de 15 véhicules par heure. Plus de 40 % des pièces des nouveaux véhicules seront fabriquées localement, comme le demandaient les autorités iraniennes. La production pourra être exportée dans les pays voisins, voire jusqu’en Russie.

Négociations complexes

« A ma connaissance, c’est le premier contrat de co-investissement industriel dans l’automobile signé en Iran depuis la levée des sanctions, il y a quelques jours », se félicite Jean-Christophe Quémard, l’un des dirigeants de PSA qui a mené les négociations pendant dix-huit longs mois. « Cela a été difficile. Les positions n’étaient pas naturellement convergentes », a reconnu Carlos Tavares.

La période des sanctions a été «  logiquement mal vécue par nos collègues iraniens, il fallait qu’on dépasse ces blessures (…) en ayant fait table rase du passé, sans amertume, sans aigreur », a-t-il détaillé. PSA avait «  quitté le pays de manière contrainte et forcée », rappelle Carlos Tavares, pour qui les conditions de retour fixées par Téhéran – « un package », dit-il –, sont « acceptables »

http://www.lesechos.fr