Étiquettes

,

Jean Michel Gradt 

L’an dernier, la locomotive de l’économie européenne a vendu à l’étranger pour 1.196 milliards d’euros, soit 6,4% de plus qu’en 2014. Ce qui lui a permis de dégager un excédent commercial record.

L’Allemagne a dégagé l’an dernier un excédent commercial record de 248 milliards d’euros, grâce à des exportations soutenues. Une performance qui a permis à la balance commerciale allemande d’inscrire pour 2015 un nouveau record avec un excédent de 247,8 milliards d’euros.

L’an dernier, la locomotive de l’économie européenne a en effet vendu à l’étranger pour 1.196 milliards d’euros, soit 6,4% de plus qu’en 2014, signant au passage un nouveau record, indiquent les chiffres publiés mardi par Destatis, l’Office fédéral des statistiques (voir ci-dessous). Pour donner une idée de ce que cela représente, rappelons que le PIB de la France était de 2.132 milliards en 2014.

Les importations aussi se situent à leur plus haut niveau historique, à 948 milliards d’euros (+4,2%). Mais comme elles ont progressé moins vite que les exportations, le solde de la balance commerciale a progressé.

Voir l'image sur Twitter

Auto, machine-outils, chimie

Sur l’ensemble de 2015, toutes les régions du monde ont davantage acheté à l’Allemagne. En premier lieu, ses partenaires de l’Union européenne vers qui les exports ont grimpé de 7%, à 693,9 milliards d’euros; ceci dans un rapport équilibré puisque l’Allemagne a importé pour 621,6 milliards d’euros auprès des Vingt-Huit.

Quant aux exportations vers le reste du monde, elles ont bondi de 5,6% à 501,9 milliards d’euros (pour un total import de 326,5 milliards). Comme il est de tradition, l’automobile, les machines-outils et les produits chimiques constituent le podium des succès du « made in Germany » qui confirme sa place de n°3 mondial à l’export derrière la Chine et les Etats-Unis ( voir les chiffres pour 2014 ) .

Des ombres planent sur 2016

2016 sera-t-il du même acabit ? Aucune certitude à ce sujet. Outre-Rhin, 2015 s’est achevée sur une note négative, avec un recul de 1,6% des exportations comme des importations en décembre. Parallèlement, l’industrie a vu sa production reculer de 1,2% en décembre (sur un mois), ce qui constitue la plus forte baisse depuis août 2014, selon des chiffres publiés ce mardi par le ministère de l’Economie qui parle de « traversée du désert« .

« Les chiffres de ce matin constituent un douloureux rappel du fait que tout ne va pas pour le mieux dans la plus grande économie d’Europe« , a commenté Carsten Brzeski, économiste d’ING Bank, cité par Reuters, en soulignant que la consommation est devenue le principal moteur de l’économie grâce à la bonne santé du marché du travail, à la faiblesse des taux d’intérêt et à la croissance des salaires.

Même si la plupart des entreprises restent relativement optimistes sur les perspectives de moyen terme, l’Allemagne, fortement exportatrice vers l’Asie, commence aussi à s’inquiéter du ralentissement de la croissance chinoise. « Si la Chine calait brusquement, les performances allemandes seraient radicalement différente », observait la semaine dernière un économiste de la Commission européenne avant d’ajouter que le coup de frein chinois se répercutait sur les pays producteurs de matières premières, eux-mêmes friands de made in Germany.

http://www.lesechos.fr