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La nouvelle vague de nomination de secrétaires départementaux LR a provoqué des remous mardi
Le bureau politique des Républicains touche à sa fin, mardi. Eric Ciotti, secrétaire général adjoint en charge des fédérations, prend la parole. Il annonce qu’à la suite de l’élection des présidents des fédérations départementales du parti le 30 janvier, une nouvelle vague de nomination de secrétaires départementaux a été décidée. Si les premiers ont été élus au suffrage direct des militants, les seconds sont choisis par le siège donc par Nicolas Sarkozy.
Dans la liste que présente Eric Ciotti, dix départements sont concernés. Dans les Bouches-du-Rhône, c’est Martine Vassal, la nouvelle présidente du conseil départemental, qui est choisie. En Haute-Saône, c’est l’ultrasarkozyste Alain Joyandet…
Bruno Le Maire lève la main pour prendre la parole. Le futur candidat à la primaire, qui a été élu samedi président de la fédération LR de l’Eure, demande qu’au prochain bureau politique figure à l’ordre du jour la nomination de Sébastien Lecornu comme secrétaire départemental de celle-ci. Il rappelle que cela fait déjà des semaines qu’il a réclamé la promotion de ce très proche, qui est aussi président du conseil départemental. « La liste n’est pas exhaustive », lui répond Nicolas Sarkozy.
Tension dans l’Yonne. Mais l’intervention de Bruno Le Maire a un effet boule de neige. Marie-Louise Fort, députée de l’Yonne, intervient. La maire de Sens se déclare très surprise de découvrir, dans la liste, la nomination de Guillaume Larrivé. Elle s’étonne de n’avoir pas été consultée en raison de la situation très tendue qui existe dans son département et provoque beaucoup de réactions des militants : entre celui qui a été élu le 30 janvier président de la fédération LR, le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne, et Guillaume Larrivé, les relations sont en effet très tendues.
Le premier, 38 ans, est un proche de Jean-François Copé ; le second, 39 ans, soutient activement Nicolas Sarkozy. Présent, mal à l’aise, ce dernier se défend et promet de travailler en bonne intelligence. « On a un sénateur de qualité, un député de qualité. Ils vont s’entendre et c’est tout », tranche Nicolas Sarkozy, tentant de mettre fin à la querelle.
C’est compter sans Henri Guaino. A son tour, le député des Yvelines prend la parole. Son département est aussi concerné par cette vague de nominations. A la suite de l’élection de David Douillet au poste de président de la fédération des Yvelines (à la place de Valérie Pécresse, qui ne se représentait pas), la sénatrice Sophie Primas a été choisie par Nicolas Sarkozy pour être secrétaire départementale.
Henri Guaino se plaint de n’avoir pas été consulté, tout comme l’ensemble des autres parlementaires. C’est, selon lui, complètement anormal. L’ex-plume de Nicolas Sarkozy à l’Elysée est extrêmement remonté. « Tu peux me le dire gentiment », le coupe l’ancien chef de l’Etat. Cela ne calme pas Henri Guaino. « En fait, tu souhaitais qu’on t’interroge, toi ! », réplique Nicolas Sarkozy…
Autour de la table, tout le monde est frappé de la véhémence du député des Yvelines. « Il était hystérique », rapporte un témoin. Que cela cache-t-il ? Depuis des mois, Henri Guaino n’en finit pas de s’interroger. Il a très envie d’être candidat à la primaire, mais cela le dérange d’affronter l’ex-président avec lequel il a collaboré cinq années à l’Elysée. Cette passe d’armes va-t-elle l’aider à trancher ?