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« Franchement, je suis inquiet d’entendre des voix à un niveau très élevé de la République dire qu’expliquer le djihadisme, c’est déjà un peu l’excuser. » Lundi, Georges Salines, le président de l’association 13 novembre : Fraternité et Vérité, est auditionné par la commission d’enquête relative aux « moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015 ».
« Comprendre pour pouvoir lutter »
Il répondait ainsi à Manuel Valls, qui avait, le 9 janvier dernier, prononcé des propos polémiques sur les djihadistes lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat de l’Hyper Cacher :
Pour ces ennemis qui s’en prennent à leurs compatriotes, qui déchirent ce contrat qui nous unit, il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser.Manuel Valls, le 9 janvier 2016
« Je suis le dernier qui penserait à excuser les personnes qui ont tué ma fille ou (les personnes) qui les ont manipulées. Mais il faut comprendre ces mécanismes pour pouvoir lutter », lui a répondu Georges Salines à l’Assemblée nationale.
« Les personnes qui font ce travail sont un peu, si on en reste aux moyens mobilisés actuellement, en train d’essayer de vider la mer avec une petite cuillère« , a ajouté le président de l’association, appelant à « changer d’échelle« .
« Les enfants de la République tuent les enfants de la République »
Un autre membre de l’association « 13 novembre : Fraternité et Vérité » a remis en cause les propos du Premier ministre : « Donnons-nous les moyens de la prévention, en tant que société (…) Je me suis longtemps demandé (…) ‘Où est-ce que la société française, nous en tant que société, à quel moment nous avons perdu (ces garçons que j’ai vu, qui sont Français) ?’« , a déclaré Aurélie Gilbert, rescapée du Bataclan.
« Ça reste des êtres humains (…) ces gens ont des familles, un environnement social, une éducation, ce sera à votre commission et à l’ensemble des pouvoirs publics de voir où est-ce qu’en tant que société nous avons tous failli à ce moment-là« , a-t-elle ajouté, avant de conclure : « Ce sont les enfants de la République qui tuent les enfants de la République… »