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Nicolas Gauthier
Journaliste, écrivain

Ce dernier week-end était placé sous les auspices des Républicains, lors de leur raout tenu à Versailles. Façon « Dernière Séance », comme chante si bien Eddy Mitchell. Générique.

Pour Nicolas Sarkozy, c’est effectivement Une Journée particulière (Ettore Scola). Ainsi, en ce dimanche 14 février (Saint-Valentin), une militante des Républicains, Who’s That Girl (James Foley), sosie quasi officiel de Kate Pierson et Cindy Wilson, chanteuses des B-52’s, assortie d’une choucroute capillaire, genre pièce montée, lui déclare sa flamme au micro : « En ce dimanche de Saint-Valentin, je voudrais faire une déclaration d’amour à Nicolas Sarkozy. Je t’aime passionnément et j’aimerais que tu sois mon Valentin jusqu’à la fin de mes jours. Et prendre la place de Carla. »

Bon, vu le gabarit, elle pourrait prendre la place d’au moins deux ou trois Carla. Passons. Réponse de l’infortuné, sur le mode Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? (Philippe de Chauveron) : « Je transmettrai à Carla. Quant aux déclarations personnelles, à mon âge, ça fait plaisir, mais ça ne me tourne pas la tête. »

Pendant ce temps, le Justicier dans la ville (Michael Winner) veille. C’est Henri Guaino. Qui trouve que tout cela manque un peu de tenue et que « Nicolas Sarkozy n’aurait jamais dû prendre la présidence des Républicains, qui le tire vers le bas ».

Et Henri Guaino d’appuyer là où ça fait le plus mal, façon Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper) : « Nicolas Sarkozy, il vient du mouvement gaulliste, mais je trouve qu’il devrait un peu plus se souvenir de sa propre histoire, et peut-être un peu moins se retrouver écartelé entre les libéraux d’un côté, toutes les droites de l’autre… »

Dans le même temps, Jean-Pierre Raffarin n’en finit plus de jouer au pompier, façon Sim dans Le Roi des bricoleurs (Jean-Pierre Mocky), ralliant au passage Alain Juppé, alors qu’avant, il était au mieux avec Nicolas Sarkozy tout en entretenant les meilleurs rapports avec Jean-François Copé, impeccable dans son grand come-back. Le retour du comte de Copé-Cristo (John Mc Bygmalion) ou Freddy, Les Griffes de la nuit (Wes Craven) ?

Il va sans dire que, derrière, ça se bouscule au portillon. François Fillon, qui a juré d’avoir la peau du Corps de son ennemi (Henri Verneuil). Bruno Le Maire qui fait Le Schpountz (Marcel Pagnol). On parle même d’Hervé Mariton qui fait Beaucoup de bruit pour rien (Kenneth Branagh), de Frédéric Lefebvre, impeccable en Américain à Paris (Vincente Minnelli), de Jean-Frédéric Poisson, très Inconnus dans la maison (Henri Decoin). Et, parité oblige, Nadine Morano, ambiance La Revanche d’une blonde (Robert Luketic).

Bref, on n’en voudra pas à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, d’ironiser en ces termes : « Ils sont sept, bientôt dix si ce n’est onze. Ce n’est plus une primaire, c’est une équipe de foot ! » Pas faux.

C’est même Rollerball (Norman Jewison) qui s’annonce…

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