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Par Emilie Defresne
Chers Amis,
Je viens d’avoir une conversation téléphonique avec le président des États-Unis d’Amérique Barack Obama. L’appel téléphonique a été initié par la partie russe, mais l’intérêt était certainement mutuelle.
Au cours de notre conversation, nous avons approuvé des déclarations conjointes de la Russie et les Etats-Unis, en tant que co-présidents de la GSEE, sur la cessation des hostilités en Syrie. L’adoption de la déclaration a été précédée par un travail intensif par des experts russes et américains. Nous avons aussi profité de l’expérience positive que nous avons exercé au cours de la coopération dans l’élimination des armes chimiques en Syrie.
Nos négociateurs ont tenu plusieurs séries de consultations à huis clos. En conséquence, nous avons été en mesure de parvenir à un important résultat spécifique. Il a été convenu que la cessation des hostilités en Syrie commencera à 00:00 (heure de Damas) le 27 Février 2016, selon les termes et conditions qui font partie de la déclaration russo-américaine.
L’essentiel de ces conditions tient en ceci: avant 12:00 h, le 26 Février 2016, toutes les parties belligérantes en Syrie doivent indiquer à la Fédération de Russie ou à nos partenaires américains leur engagement à cesser les hostilités. Les troupes russes et américaines vont délimiter conjointement les territoires où ces groupes sont actifs. Aucune action militaire ne sera alors prise contre eux par les Forces armées de la République arabe syrienne, les forces armées russes et celles de la coalition menée par les USA. De son côté, l’opposition devra cesser toute action militaire contre les forces armées de la République arabe syrienne et les autres groupes qui les soutiennent. [Cela implique le Hezbollah, Ndlr]
ISIS [EI ndlr], Jabhat Al-Norsa, et d’autres organisations terroristes désignées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, sont exclues de la cessation des hostilités. Les bombardements contre ces groupes se poursuivront.
Il est fondamentalement important que la Russie et les États-Unis, en tant que co-présidents de la GSEE [Groupe International de Soutien à la Syrie, ndlr], soient prêts à lancer des mécanismes efficaces pour promouvoir et surveiller le respect du cessez-le feu à la fois par le gouvernement syrien et par les groupes d’opposition armés.
Pour atteindre cet objectif, nous allons établir une ligne directe de communication et, si nécessaire, un groupe de travail pour échanger des informations pertinentes. La Russie effectuera les travaux nécessaires avec Damas et la direction syrienne légitime. [Reconnaissance de fait par les USA de la légitimité du pouvoir de Bachar-el-Assad, ndlr] Nous nous attendons à ce que les États-Unis fassent de même à l’égard de leurs alliés [dont la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite] et les groupes qu’ils soutiennent [les opposants « modérés » à Bachar-el-Assad. Le problème des kurdes divisaient la Turquie et les USA, ndlr].
Je suis sûr que les actions conjointes convenues avec la partie américaine seront suffisantes pour inverser radicalement la situation de crise en Syrie. Nous voyons enfin une chance réelle de mettre un terme à la violence et à l’effusion de sang de longue date. En conséquence, l’accès humanitaire pour tous les citoyens syriens dans le besoin devrait être facilité. [Ce qui logiquement devrait stopper les flux migratoires des « réfugiés » en Europe, ndlr]
Le plus important est la création de conditions pour le lancement d’un processus politique à long terme à travers un large dialogue inter-syrien à Genève, sous les auspices de l’ONU.
Malheureusement, l’histoire récente montre de nombreux exemples où des actions unilatérales non sanctionnées par les Nations Unies, qui favorisent des intérêts politiques ou opportunistes à court terme, ont conduit à des résultats dramatiques. Ces exemples sont sur toutes les lèvres: la Somalie, l’Irak, la Libye, le Yémen. [Autant d’initiatives de l’OTAN, ou couvertes par l’OTAN, ndlr]
Dans ce contexte, les accords russo-américains sur la cessation des hostilités en Syrie, et de leur mise en œuvre conjointe en coordination avec toutes les nations participant au Groupe International de Soutien à la Syrie [ISSG en russe, GSEE en anglais et GISS en français, ndlr], peuvent devenir un exemple de mesures responsables que la communauté mondiale est capable de prendre contre la menace terroriste, qui sont fondées sur le droit international et les principes des Nations Unies.
Je voudrais espérer que les dirigeants syriens et tous nos partenaires dans la région et au-delà sauront soutenir l’ensemble des actions choisies par les représentants de la Russie et les Etats-Unis.