Le gouvernement actuel brouille à dessein les cartes. Est-il encore de gauche ? Que signifie être de gauche quand c’est l’économie et la mondialisation qui décident du sort des peuples ? Ce qui est certain, c’est que le peuple français (c’est curieux comme le mot « peuple » a disparu du langage des politiques), celui qui travaille et se bat pour vivre dans la dignité avec la menace de la précarité, du chômage et de l’exclusion, ce peuple ne se reconnaît pas dans la politique de Hollande et Valls. Une partie de ce peuple l’a exprimé de manière violente en se jetant dans les bras d’un parti xénophobe et démagogue.

C’est quoi être de gauche aujourd’hui ?

Moi président…, au lieu d’accorder des milliards aux patrons qui ne jouent pas le jeu, je doublerai les salaires de celles et ceux qui font un travail dur et difficile et pourtant nécessaire : les infirmières, les aide-soignants, les enseignants en général avec une prime spéciale pour ceux qui s’occupent de nos enfants…, les éducateurs spécialisés (payés au smic ou une centaine d’euros de plus)… ceux et celles qui ont pour mission d’assurer notre sécurité au prix de leur vie parfois…

Moi président…, je reconsidérerai les conditions de travail et de vie de certaines catégories comme les éboueurs, les cheminots, tous ceux qui font des tâches pénibles et dangereuses. Je serai en particulier du côté des agriculteurs contre ceux qui les exploitent et les humilient allant jusqu’à les condamner à disparaître.

Moi président…, je renoncerai à m’occuper de mon plan de carrière en refusant de prétendre à un nouveau quinquennat ; je travaillerai uniquement pour l’intérêt de la nation, pas pour le mien, et j’obligerai tous ceux que j’aurai choisis de s’en tenir à cette règle. Ce sera « un seul mandat pour tous ».

Moi président…, j’interdirai le cumul des mandats… (Euh, j’ai déjà dit ça…)

Moi président…, je prendrai au sérieux les constats de gaspillage repérés chaque année par la Cour des comptes et j’agirai en sorte que cela ne se reproduise plus…

Moi président…, je serai cohérent dans ma pratique quotidienne et respecterai toutes mes promesses et ferai en sorte d’être à la hauteur de ce que j’ai dit durant la campagne électorale. (Ça va être difficile, mais je prendrai des leçons de yoga pour y arriver.)

Moi président…, je ne ferai rien en politique étrangère sans l’accord du Parlement et ma ligne de conduite suivra le sens de la justice, afin de rendre justice aux peuples dont la terre est occupée, des peuples subissant la dictature et l’arbitraire, vivant en dessous du seuil de pauvreté alors que leur terre est riche et prospère.

Moi président…, j’écouterai les critiques sérieuses et fondées et j’en tiendrai compte dans ma politique. (Je prendrai des cours du soir pour changer.)

Moi président…, je jetterai la petite calculatrice politicienne que j’avais dans la tête à l’époque où je dirigeais le Parti socialiste… (faut pas que Valls la récupère).

Moi président…, je cesserai de courir derrière les idées ultra-libérales de la droite et de l’extrême droite et les combattrai de toutes mes forces. Je jure de ne plus céder à la pression qu’exerce le Front national sur les politiques qui finissent par appliquer certains éléments de son programme, comme par exemple la déchéance de la nationalité.

Moi président…, je ferai tout pour sauver les TME et les PME, celles qui sont l’âme et le cœur de notre économie ; je m’inspirerai des idées novatrices et audacieuses que d’autres sociétés ont mises en pratique avec flexibilité et sécurité. Non seulement la courbe du chômage s’inversera, mais le Front national déclinera.

Moi président…, je serai de gauche, c’est-à-dire foncièrement engagé avec les déshérités, les laissés pour compte, les exclus, ceux que la vie a oubliés, ceux que la droite a sacrifiés, ceux que le capitalisme sauvage de la société libérale a simplement massacrés et poussés dans les tranchées du désespoir.

Moi président…, j’aurai l’ambition et la prétention de les défendre, de les sauver du grand naufrage puisque je serai parmi eux, je serai l’un d’eux, je serai un homme de gauche avec des convictions et des sacrifices, je serai un militant, un combattant…

Un président combattant ! ça ne va pas ? On n’est pas à Cuba !

Excusez-moi, j’ai dû me tromper de discours !