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En un sens, cela a été le clash politique de la semaine : Martine Aubry, appuyée par quelques éléphants et d’autres espèces politiques, a publié une charge contre la politique de François Hollande « Trop, c’est trop ! ». Quel penser de cette critique de l’ancienne rivale du président lors des primaires de 2011 ?

Vrai clash idéologique ou posture communicante ?

Bien sûr, la tribune Martine Aubry met l’accent sur des sujets de fond : la déchéance de nationalité et aussi le projet de loi sur le code du travail. Mais pour qui écoute l’ancienne dirigeante du PS dans la longueur sur RTL, il faut bien constater que les différences entre les deux jospino-deloriens Aubry et Hollande ne sont pas très importantes. Bien sûr, elle dénonce la déchéance de nationalité, mais il s’agit largement d’une mesure symbolique. Ensuite, sur le droit du travail, on comprend qu’elle ne reproche au gouvernement que d’aller un petit peu trop vite, tant elle tient quasiment le même discours sur la compétitivité. Au final, elle ne propose pas grand chose, à peine une vague nuance dans la vitesse d’adoption et dans le fait d’assumer de mener des politiques économiques de plus en plus libérales.

Ce faisant, difficile de ne pas y voir seulement une posture de communication. Aubry semble vouloir prendre date au cas où Hollande s’effondre dans la dernière ligne droite, à moins qu’il ne s’agisse tout simplement que d’un mauvais coup à l’égard de celui qui lui a barré la route de la présidentielle il y a cinq ans. Mais pour qui examine les protestations récurrentes de l’aile gauche du PS depuis des décennies, on peut s’interroger sur leur sens, tant elles n’ont aucune influence sur la dérive droitière du mouvement. Comment peut-on être sincère dans ses critiques tout en restant dans ce parti dont l’évolution est aussi claire ? A moins que toutes ces crises ne servent le PS, dans une chorégraphie qui pourrait accréditer cette droitisation tout en montrant que l’aile gauche reste dans l’aventure pour rassembler largement.

Par delà le caractère dérisoire de cette grogne pour des divergences bien limitées, on peut se demander si ses échanges acides au sein du PS ne le servent pas finalement, comment un moyen de s’adresser à ceux que la politique actuelle rebute comme à ceux qui y adhèrent.

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