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écrans de fumée, fermeté, François Fillon, la sécurité, Les parachutes
Discours de Boulogne
Mes amis, nous sommes ensemble pour commencer à préparer l’alternance dont notre pays a besoin. Je ne parle pas d’une alternance classique pour remplacer la gauche par la droite, mais d’une alternance fondamentale pour replacer la France sur les rails du progrès.
Cela ne se fera pas sans choix radicaux car notre système est usé jusqu’à la corde. Je ne viens pas pour aligner des promesses intenables, mais pour inviter à l’action et faire ce qui doit être fait pour ne plus être le pays des espoirs brisés.
Dans cette entreprise, j’ai besoin de tous ceux qui sont prêts à se retrousser les manches.
Parmi eux, merci à Pierre-Christophe Baguet pour son accueil et merci à Jean-Didier Berger, maire de Clamart, à Nicole Goueta, maire de Colombes, à Grégoire de la Roncière, maire de Sèvres, à Jean Pierre Schosteck, maire de Chatillon, à Christiane Barody-Weiss, maire de Marne-la-Coquette, à Alain-Bernard Boulanger, maire de Villeneuve-la-Garenne, à Yves Revillon, maire de Bois-Colombes, à Georges Siffredi, maire de Chatenay-Malabry et à Isabelle Debré, qui ont choisi de m’apporter depuis longtemps leur soutien et qui ont pris l’initiative de ce magnifique rassemblement au cœur du département des Hauts-de-Seine.
C’est avec reconnaissance que je reçois leur confiance car elle vient d’hommes et de femmes de valeurs.
C’est la confiance d’un département attaché depuis longtemps à la droite et qu’il me soit, à cet instant, permis de rappeler la mémoire de mon ami et compagnon Charles Pasqua.
Merci à Patrick Devedjian pour sa hauteur de vue et son inlassable indépendance d’esprit.
Merci à Roger Karoutchi mon vieux complice auprès de Philippe Séguin.
Merci à Thierry Solère qui par sa présence, démontre que les primaires ne sont pas une guerre entre nous mais une compétition qui devra être loyale.
Merci à Valérie Pécresse qui a terrassé la gauche en Ile de France.
Je fus le premier à la soutenir dans sa conquête et, ce soir, je l’embrasse avec affection en votre nom à tous.
Et puis, merci de tout cœur à vous, militants et sympathisants pour votre présence si nombreuse.
Elle me touche et me conforte dans l’idée que ma bataille est aussi la vôtre.
C’est la bataille du redressement national et c’est la bataille de celles et ceux qui sont fiers de pouvoir dire « je suis Français ».
Ces mots, je veux que nos enfants puissent toujours les dire aux oreilles du monde.
Oui, nous sommes Français, avec notre histoire faite de grandeur et de blessures, avec nos villes millénaires et nos paysages, avec notre langue belle et riche de ses accents circonflexes…
Nous sommes Français, enfants d’une nation montée sur les barricades pour la justice, sortie des tranchées pour sa liberté.
Nous sommes Français, les pieds dans cette terre mais l’esprit tendu vers les plus surprenantes inventions industrielles et artistiques.
Français, parfois querelleurs et râleurs mais généreux et fraternels lorsque l’essentiel est en jeu.
Français, européens et universels aussi, puisque nos idéaux résonnent au-delà de nos frontières, là où des femmes et des hommes sont martyrisés, là où les Chrétiens d’Orient sont chassés, là où les fanatiques plantent leur drapeau noir.
Il n’est pas nécessaire de descendre des gaulois pour aimer la France : être Français n’est pas un privilège de l’hérédité. Etre Français est un acte de foi.
Telle est la France que j’aime et pour laquelle je suis candidat à l’élection présidentielle.
Aujourd’hui, je viens vous dire contre quoi je me bats et pour quel projet je m’engage.
Je me bats contre la spirale de l’échec.
Je me bats contre François Hollande : champion des promesses trompeuses, champion des impôts, champion du chômage, champion de la dette, champion des apparences…
700.000 chômeurs de plus depuis 2012, 80 milliards d’impôts et de taxes, 2000 milliards de dettes et tout juste 1% de croissance… Le bilan est calamiteux.
Agriculteurs, artisans, entrepreneurs, chômeurs, partout je vois la colère d’un peuple qui se sent dépossédé du pouvoir de réussir sa vie.
Il y deux mois, le président de la République décrétait « l’urgence économique ». Des mots encore des mots. A peine annoncée, sa réforme du marché du travail est déjà enlisée dans les marécages de la gauche…
Voilà où conduisent l’indécision et l’absence de cap de François Hollande.
Voilà où mène la méthode Valls : coups de menton un jour pour doubler M. Macron, édredon le lendemain pour calmer la fureur de Mme Aubry, la dame des 35 heures incapable de reconnaître ses erreurs qui ont entraîné la France dans la spirale du déclin.
C’est ainsi qu’on tue une réforme modeste mais qui allait plutôt dans le bon sens.
Ce régime est en bout de course. Le pouvoir est discrédité, la majorité est déchirée, les syndicats sont dans la rue.
Deux camps s’opposent et la querelle n’est pas médiocre : d’un côté la libération du marché du travail, de l’autre la conservation des règles actuelles.
Plutôt que de réécrire ce projet pour en faire de la mauvaise soupe ou de l’enterrer sous la pression des dinosaures, qu’on passe la parole au peuple en tranchant l’affaire par référendum.
Puisque François Hollande n’a plus la force d’agir autant donner aux Français le pouvoir de débattre et d’avancer sans lui.
Merci aux jeunes, ici présents, qui, malgré le peu d’affection qu’ils portent à ce gouvernement, ne sont pas allés manifester aujourd’hui avec les syndicats étudiants qui refusent toute évolution du marché du travail.
« Tous dans la rue pour que rien ne bouge » : voilà le message de ces conservateurs qui n’ont pourtant pas encore 20 ans.
Comme disait Edgar Faure, « l’immobilisme est en marche, rien ne l’arrêtera ». Bientôt, ce quinquennat va s’achever et les historiens pourront dire qu’il fut le plus médiocre de la Vème république.
Les socialistes sont en échec, mais soyons justes : voilà longtemps que notre pays décroche faute d’avoir été vraiment rénové.
En 2012, j’ai quitté mon poste de Premier ministre avec le sentiment du devoir accompli mais aussi avec un gout d’inachevé. Je regarde notre bilan avec lucidité et j’en tire la leçon qu’il faut tout changer et qu’il faut le faire sans trembler ni ruser.
Je relève un défi, il est vrai peu coutumier chez nous : celui que la vérité est le meilleur moyen de gagner l’estime des Français qui en ont assez d’être menés en bateau.
La France représente 1% de la population mondiale et les vents de l’Histoire sont implacables pour les peuples qui s’assoupissent sur leurs lauriers.
La vérité, c’est que les temps sont à la mobilisation des courages et des talents.
Vivre debout ou vivre à genoux : voilà le choix qui nous presse.
Soit on s’y met tous ensemble pour être la première puissance européenne, une puissance souveraine, solidaire, lumineuse, soit nous sombrerons dans la pauvreté et le déclin.
Ça n’est peut-être pas agréable à entendre, mais je préfère les paroles qui réveillent aux fables qui endorment.
Je relève un autre défi, lui aussi peu ordinaire dans notre pays perfusé à l’uniformité et à l’égalitarisme : celui que la Liberté, première valeur de notre devise, est attendue par tous ceux, et ils sont nombreux, qui en ont assez d’être pris pour des pions.
Nous sommes l’un des pays au monde qui compte le plus de réglementations, de charges, de prélèvements obligatoires…
On a tout nivelé, tout encadré, au nom d’un misérabilisme mou.
Malgré leurs efforts, les Français ont le sentiment d’être coincés dans leur existence alors que la vie est faite pour être vécue à fond, avec l’espoir de saisir ses rêves.
« Tu veux créer ton entreprise ? Remplis le formulaire en trois exemplaires avant de rêver ! ».
« Tu veux travailler le dimanche ? Demande la permission aux syndicats !».
« Tu es agriculteur, prie pour que l’administration ne change pas les normes avant de labourer ton champ !».
« Tu veux travailler plus, gagner plus et transmettre à tes enfants le fruit de tes efforts ? Pense d’abord aux impôts ! ».
Comment voulez-vous, dans ces conditions, stimuler qui que ce soit ?
J’en suis pourtant certain, donnez aux Français de la liberté pour oser, et leur audace nous conduira vers les sommets !
Avec tous ces Français qui veulent réussir, je m’engage pour une France du plein emploi, une France productive, une France où l’on peut prendre l’initiative car chacun à une flamme en soi qui ne demande qu’à briller.
Si j’ai l’honneur de votre confiance, avant le 30 octobre 2017, je baisserai le cout du travail, je donnerai aux entreprises la liberté de négocier librement le temps de travail avec leurs salariés. Quant à la fonction publique, elle reviendra aux 39 heures.
Je généraliserai l’apprentissage.
Je réformerai l’assurance chômage et instaurerai la dégressivité des allocations.
Je fusionnerai toutes les allocations sociales en une seule qui ne pourra jamais dépasser les revenus du travail.
Je veux moins de charges, moins d’impôts, moins de déficits, et plus de confiance pour ceux qui font tourner les moteurs de l’économie française.
J’abolirai le stupide impôt sur la fortune et je limiterai à 30% la fiscalité cumulée sur les revenus du capital.
Hollande avait déclaré la guerre aux riches et il est maintenant contraint de se rouler par terre devant le Qatar et les fonds de pensions américains pour palier la disparition du capitalisme français.
Certains feignent de peindre mon projet aux couleurs du sang et des larmes.
Fin de l’intox !
Les larmes sont là et je veux les sécher.
Je veux agir pour les jeunes qui se cassent les dents sur la rigidité du code du travail.
Je veux agir pour les chômeurs qui préfèrent bosser le dimanche plutôt que de pointer à Pôle emploi le lundi.
Je veux agir pour les ouvriers qui préfèrent travailler un peu plus que de ne plus travailler du tout.
Je veux agir pour ceux qui prennent des risques et qui n’ont dans les mains pour seule fortune que leur vaillance et l’espoir de tracer leur chemin.
Bref, je me bats pour l’emploi et la croissance, et pour cela, je suis prêt à percuter tous les blocages qui étouffent la volonté des hommes et des femmes qui savent que le bonheur est une conquête.
Je vous propose de faire clairement le choix de la liberté parce que c’est seul choix qui nous rendra notre avenir.
Mais il n’y a pas de liberté réelle sans règles de droit, sans autorité, sans protection et sans repères
Mes repères sont clairs.
D’abord, l’exemple doit venir d’en haut car un pouvoir fort est un pouvoir digne !
Les turpitudes de M. Cahuzac et de quelques autres ont miné l’autorité de la République.
Les parachutes dorés qui récompensent ceux qui ont échoué à la tête de leur entreprise ne peuvent que dévaloriser le sens de la justice sur lequel se fonde la légitimité de l’ordre.
Il revient à ceux qui ont de hautes responsabilités d’agir honnêtement car il n’y a pas de morale pour tous qui vaille sans morale au sommet.
L’Etat a pour première mission de protéger la France et les Français.
On parle beaucoup d’Etat providence qui soigne, éduque, distribue des allocations…Il est temps de parler de l’Etat régalien qui protège !
Les attentats qui ont ensanglanté Paris nous rappellent le prix de la vie.
Ils nous rappellent aussi la bassesse indigne des slogans que scandait il n’y a pas si longtemps une gauche dont certains représentants sont aujourd’hui au pouvoir : « Morts aux flics », « CRS SS », et autres injures que les forces de l’ordre doivent essuyer dans les cités…
Fallait-il les massacres terroristes pour mesurer le cran et l’honneur de celles et ceux qui ont choisi le métier de nous protéger ?
Nous, nous leur avons toujours rendu hommage.
Policiers, gendarmes, militaires et pompiers, ils sont là pour servir. Autant que notre respect, ils méritent notre affection.
Jamais les candidatures pour intégrer nos forces policières et militaires n’ont été, paraît-il, aussi nombreuses.
De toutes origines et de toutes confessions, ces jeunes qui s’engagent aiment la France et sont prêts à défendre leurs concitoyens, malgré les dangers : voilà la riposte d’une jeunesse de cœur, qui sait que la liberté et la sécurité ne sont pas dissociables.
Notre société a besoin de règles pour ne pas se dérégler.
Chaque citoyen a des droits mais aussi des devoirs. Si les devoirs sont délaissés, alors c’est le règne du chacun pour soi, c’est l’anarchie.
C’est au gouvernement de rappeler que le bien commun n’est pas négociable.
Il est inadmissible qu‘en août dernier, l’Autoroute A1 ait pu être fermé par une soixantaine d’individus, sans réaction de la force publique.
Premier ministre, jamais je n’aurais laissé une heure de blocage à ces gens-là !
Inadmissible qu’en Loire Atlantique, la construction d’un aéroport décidée par la gauche et la droite, validée par la justice, puisse être bloquée par une poignée de hors la loi violents qui veulent nous imposer un modèle de société que les français rejettent à chaque élection.
Inadmissible enfin que dans nos cités, policiers, pompiers ou médecins puissent être caillassés.
Aucune excuse ne doit être accordée à ceux qui pensent que la loi de la rue est supérieure à celle de la République. Ils sont les ennemis de la liberté.
Chacun est responsable de ses actes !
Un voyou est un voyou avant d’être une prétendue victime de la société.
Le sentiment d’impunité des délinquants est le résultat d’un manque de fermeté et de civisme qui devraient s’exercer à tous les niveaux :
Dans la famille qui, plus que jamais, doit assumer ses devoirs. A l’Ecole qui ne doit rien céder devant l’indiscipline et l’inculture des caïds en herbe.
Dans les prétoires où la Justice doit passer vite et être nette.
J’ai souvent entendu des policiers me dire : « nous sommes seuls », comme s’ils se sentaient les derniers remparts d’une société qui part en vrille.
Contre la violence, le combat doit être collectif.
La violence reculera quand dans le métro tout le monde se lèvera lorsqu’une personne est agressée.
La violence reculera lorsque les parents viendront chercher leurs adolescents qui trainent dans la rue le soir venu, et le lendemain matin, veilleront à ce qu’ils aillent au collège pour apprendre et non pour se défouler.
Et si les parents ne font pas cela, alors l’Etat est en droit de leur demander des comptes et, si nécessaire, de les priver des allocations familiales.
La violence reculera lorsque la société toute entière choisira de célébrer les valeurs du mérite et de l’intégrité plutôt que les mirages d’une réussite à n’importe quel prix.
La violence perdra du terrain lorsque les délinquants sentiront que policiers, gendarmes, juges, enseignants, élus locaux, citoyens font bloc, car l’ordre et la paix est l’affaire de tous !
Ce que je crois, c’est qu’il ne pourra y avoir de vraie victoire contre la violence sans mobilisation civique et morale.
D’autant qu’il nous faut faire face à la guerre que nous ont déclarée les totalitaristes islamistes.
Du Pakistan au Nigéria et parmi nous, des individus fanatisés veulent abattre ce que nous sommes, ce que nous incarnons : la liberté, l’égalité des hommes et des femmes, la démocratie, le respect de la personne humaine.
Face à cette menace, notre sécurité et notre défense sont une priorité.
Il faut donner à nos armées les moyens d’agir.
Pour cela, il faut – et je le répète depuis trois ans – une stratégie claire pour abattre l’Etat islamique, en créant les conditions d’une coalition internationale, intégrant la Russie.
Les budgets et les équipements de notre défense ne doivent plus être sacrifiés.
Nos partenaires européens et singulièrement allemands ne peuvent plus se cacher derrière leur histoire ou la protection des Etats Unis. Ils doivent apporter leur concours à la sécurité de notre continent.
Nos services de renseignements doivent être renforcés et réorganisés pour s’adapter à une menace d’une nouvelle nature.
Cinq chaines hiérarchiques en ont la charge.
Je n’en veux plus que deux : le renseignement intérieur et le renseignement extérieur.
La direction générale de la sécurité intérieure doit rejoindre celle de la police nationale et la gendarmerie doit être mieux intégrée dans l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste.
Le renseignement de terrain doit être réhabilité et recevoir les moyens nécessaires.
C’est grâce à lui que la propagande djihadiste peut être détectée et les réseaux éradiqués.
Contre la radicalisation, les mosquées salafistes doivent être systématiquement fermées.
Les prêcheurs de haine expulsés quand ils sont étrangers. Punis sévèrement quand ils sont français.
Dans nos prisons, les services pénitentiaires que je souhaite placer sous l’autorité du ministre de la sécurité intérieure doivent pouvoir écouter et traquer les recruteurs.
La chasse aux sites internet malveillants doit être généralisée.
La France doit prendre la tête d’un combat européen pour contraindre les industriels des télécommunications à coopérer dans la lutte contre le terrorisme.
Tout cela est bien plus important que de réviser notre Constitution pour rien, alors que la déchéance de nationalité et l’Etat d’urgence sont déjà prévus dans nos lois.
Je n’ai aucun état d’âme à déchoir les fanatiques, mais il m’apparaît encore plus nécessaire d’expulser les étrangers qui participent de près ou de loin à des actes coupables.
Je le dis à propos des terroristes mais cela vaut aussi pour les ressortissants étrangers auteurs de crime ou délit. Pour eux, c’est la prison et l’expulsion… Et s’il y a des conventions avec leur pays d’origine, c’est la prison chez eux plutôt que chez nous.
Je suis pour la fermeté, pas pour les écrans de fumée !
On ne lutte pas contre la violence avec des bricolages constitutionnels, avec des mots, des postures idéologiques.
Chaque drame est l’occasion d’une nouvelle loi. On gesticule, on montre les muscles. Ou bien alors, on ne veut pas voir, on minimise, on s’étrangle quand je réclame des statistiques d’origines. On refuse de nommer l’adversaire comme le fait le gouvernement avec DAECH.
Pourquoi utiliser l’arabe pour désigner le commanditaire des attentats de janvier et de novembre ? Pourquoi ? Pour ne pas nommer le groupe Etat islamique !
Face à la stratégie de l’Etat islamique, il nous faudrait du sang froid et nous avons de l’esbroufe avec des débats inutiles qui apparaissent comme autant de victoires pour nos ennemis.
La sécurité, c’est d’abord un combat quotidien, un combat tenace qui doit être livré de façon cohérente.
Depuis quatre ans, la délinquance augmente et l’exaspération grandit. Pourquoi ?
Parce qu’il fut absurde et laxiste de supprimer les peines planchers alors qu’il faut être inflexible avec les multirécidivistes.
Avec la loi d’août 2014 relative à l’individualisation des peines, 100 000 peines sont en attente d’exécution et, sur ce stock, au moins un quart d’entre elles ne seront jamais exécutées.
Il fut aussi absurde et dangereux de laisser entendre, comme le fit la non regrettée Madame Taubira, que c’est la prison qui est coupable de la délinquance alors que c’est le contraire.
Absurde et inquiétant de réduire les peines et de les aménager systématiquement pour désengorger les prisons au lieu d’en construire de nouvelles.
Absurde et incohérent de prétendre vouloir combattre la drogue en ouvrant des salles de shoot.
Absurde et disons-le superficiel d’augmenter le nombre des fonctionnaires de police et de gendarmerie plutôt que d’augmenter leurs moyens opérationnels et d’investir sur les technologies nouvelles qui leur permettraient d’agir plus vite et plus fort.
En Europe, le nombre de nos forces de sécurité est déjà l’un des plus élevés par habitant : un policier ou gendarme pour 248 habitants en France, contre 1 pour 270 au Royaume-Uni et 1 pour 320 en Allemagne.
C’est dire que le combat contre la délinquance et la criminalité ne se réduit pas aux effectifs de nos forces mais à leur utilisation optimale.
Que faut-il pour que nos policiers et nos gendarmes puissent assumer leurs missions ? Que demandent-ils ? D’abord des moyens d’action performants.
Nos forces de sécurité sont sous-équipées, et elles le sont notamment sur tout ce qui relève des nouvelles technologies pour cerner et pourchasser la délinquance.
Elles doivent être dotées des moyens de géolocalisation et de numérisation de la cartographie de la délinquance.
Ces outils sont la clef de leur réactivité opérationnelle.
1.300 véhicules de la police ont plus de 16 ans d’âge ! Au rythme actuel de leur renouvellement ils devront durer 30 ans.
Ça n’est pas un détail pour ceux qui patrouillent nos rues.
Des outils technologiques de pointe, des locaux et des moyens adaptés à leur travail, voilà la requête légitime de nos forces de l’ordre.
Des forces de l’ordre qui doivent passer plus de temps sur le terrain et moins dans des tâches administratives.
Les fonctions techniques et de soutien de la police mobilisent près de 20 000 agents.
20.000 agents qui ne se consacrent pas à la mission prioritaire de répression des crimes et délits ; c’est le cas aussi pour 2 500 gendarmes. Il faut délester nos forces de sécurité des tâches de gestion et pour cela reprendre la politique menée avant 2012 de substitution entre opérationnels et agents de soutien qui pourrait porter sur 5 000 emplois.
Troisième nécessité absolue, réclamée par nos forces de sécurité et tous les Français : une justice rapide et ferme.
Contre les délinquants, tout devrait commencer par la certitude que le respect de la loi sera toujours plus fort que son irrespect.
La sanction doit être certaine, rapide, dissuasive.
L’impunité zéro doit être la règle !
Seuls 10 % des délinquants arrêtés et déférés devant la Justice vont en prison et près de 40% des courtes peines qui concernent des actes de petite et moyenne délinquance ne sont pas exécutées.
Notre système judicaire est débordé, d’où sa lenteur, d’où ce sentiment d’impunité.
Je veux rétablir les peines planchers pour les récidivistes.
Un délit : une sanction ! Voilà la règle qui doit être parfaitement claire pour les délinquants.
Pour celui qui provoque du tapage nocturne, celui qui raye dix voitures, celui qui tague la cage d’escalier, bref, pour tous ces actes que l’on nomme « incivilités » mais qui, en réalité, pourrissent l’existence des autres, je veux des procédures pénales simplifiées avec amendes et contraventions immédiates.
Le pire, c’est qu’actuellement, même des peines lourdes ne sont plus exécutées ou plus complètement. Bref, la justice a tranché mais la faute n’est pas réparée.
Je veux rendre systématique le recouvrement des amendes, y compris par une retenue à la source sur les allocations sociales le cas échéant.
Je veux revenir sur la non-exécution des peines à deux ans et rendre les récidivistes et multi-réitérant inéligibles aux aménagements de peines.
Cette fermeté retrouvée réclame de reprendre le programme de construction de places de prison interrompue par Hollande et Taubira.
Nous devrons réaliser 16000 places de prison supplémentaires pour faire de l’impunité zéro une réalité.
Mes amis,
Le temps où la sécurité était segmentée est bien fini : la police pour la ville, la gendarmerie pour les campagnes, les douanes pour les frontières, la police municipale pour les communes, la pénitentiaire pour les détenus, les sociétés privées pour les événements privés, les associations pour la prévention de la délinquance, les Etats ignorant les faits et gestes des autres Etats européens…
Toutes ces cloisons n’ont plus de sens.
Criminalité, terrorisme et délinquance s’entremêlent, zones urbaines ou rurales s’entrecroisent, mafias financières et gangs de rue agissent de concert, ce qui dérape dans les cités, les écoles, les transports, les familles se coagule, les réseaux et l’internet se connectent par-dessus les territoires…
Le défi est global et il est total !
La bataille est européenne car le terrorisme et la criminalité se jouent des frontières. La mise en place d’un corps européen de garde-côtes et de garde-frontières est urgente.
Il faut un contrôle de sécurité systématique des arrivants aux frontières de l’Europe avec recueil d’éléments biométriques et détection des faux documents.
La mise en place dans tous les aéroports du système PNR de reconnaissance de l’identité des passagers n’a que trop tardé.
En France, je veux un grand ministère de la sécurité intérieure, fédérant toutes les forces qui concourent à la sécurité des Français, notamment les services pénitentiaires et les douanes.
Au côté de l’Etat, tous les acteurs qui ont un rôle en matière de sécurité doivent être mobilisés et associés à la lutte contre la délinquance.
La police et de gendarmerie doivent pouvoir se concentrer sur leurs missions et pour ce faire, la tranquillité publique commande de renforcer le rôle des maires et des polices municipales qui sont au plus près des populations.
Pour lutter contre les incivilités, pour dialoguer, dissuader, verbaliser, il faut une présence de proximité.
20.000 policiers municipaux sont sur le terrain. Ils travaillent souvent en harmonie avec nos forces nationales, mais il faut aller beaucoup plus loin.
Ils doivent être armés, ils doivent pouvoir procéder à des contrôles d’identité, ils doivent pouvoir accéder aux fichiers de police.
Leurs outils de communication doivent être intégrés, avec l’accès à des fréquences communes, avec la coopération entre centres de régulation des polices municipales et centres de commandement de la police nationale ou de la gendarmerie.
La vidéo surveillance doit être rendue obligatoire et son utilisation mutualisée.
Polices municipales, sociétés privés de sécurité, citoyens vigilants, mais aussi réservistes doivent être mobilisés car il n’y a pas de vieux policiers, ni de vieux juges, ni de vieux militaires : personne ne doit se sentir inutile au service des Français.
C’est toute une chaîne de sécurité qui doit être organisée et coordonnée pour mailler notre territoire.
En amont de cette chaine de protection, l’éducation, la prévention et la libération du marché du travail doivent concourir à la lutte contre la délinquance.
Avec 2 millions de jeunes qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni dans un emploi, il n’y a aucune chance de juguler vraiment la violence qui couve là où l’avenir est sans avenir.
Vous m’aurez compris : j’en appelle à un nouvel état d’esprit, à une organisation des forces plus efficace, à une justice rapide et ferme, à une mobilisation nationale pour qu’à chaque coin de rue nos policiers et gendarmes se sentent respectés, épaulés, soutenus et le terroriste comme le délinquant réprouvés, coincés, pourchassés.
La crainte doit changer de camp et nul en France ne doit pouvoir se dire que le mal rapporte plus que le bien.
Enfin, comment parler de sécurité sans parler de cohésion nationale ?
Il y a des moments en France et il y a des lieux en France où le sentiment d’appartenir à la même nation est oublié et même méprisé.
La faute est partagée.
Partagée par ceux des Français qui n’ont que faire de leur pays au lieu de le respecter comme tout citoyen loyal et responsable.
Mais elle est aussi le fait d’une immigration qui a été trop longtemps incontrôlée et qui n’a pas su ou voulu s’approprier l’identité de la France.
Du coup, trop de nos concitoyens ne se sentent plus chez eux et bien des Français issus de l’immigration ne se sentent pas Français.
Il faut parler clair et agir clairement.
L’immigration doit être réduite à son strict minimum en fonction de nos capacités d’accueil et de nos besoins économiques car il n’y a aucune générosité à laisser entrer des hommes ou des femmes qui sont condamnés à la pauvreté et au déracinement.
Le parlement doit pouvoir décider du nombre d’étrangers que nous souhaitons accueillir, des compétences dont nous avons besoin et des régions du monde vers lesquelles nous voulons nous tourner, et cela chaque année, à l’issue d’un débat public où chacun devra prendre ses responsabilités.
Les aides sociales doivent être réservées aux migrants légaux présents depuis plus de deux années sur notre territoire.
Le mot assimilation – c’est-à-dire le goût de devenir pleinement Français – doit être préféré à celui d’intégration qui n’est qu’une formule déguisée pour éluder le défi qui est devant nous : unir la nation.
A tous ceux qui disent « et moi et moi », je réponds « nous d’abord et nous ensemble ». La République française ne se découpe pas en tranches.
Je m’oppose à la société communautarisée, ghettoïsée, où chacun se replie sur lui-même sans assumer un destin commun.
Je récuse cette société liquide où tout se vaut, où tout est relatif.
Je lui oppose une société solide où les droits et les devoirs marchent d’un même pas, où le sens de l’intérêt général est supérieur au culte de l’individu.
Une société où la laïcité s’impose à tous car si la foi religieuse est hautement respectable, le fanatisme n’a rien à faire au pays des lumières.
Une société où le patriotisme nous rassemble et nous élève quelles que soient nos idées, nos origines ou nos religions.
La droite républicaine est parfaitement dans son rôle lorsqu’elle défend l’histoire et les valeurs du drapeau tricolore, qui appartient à tous ceux qui l’aiment.
Elle est dans son rôle lorsqu’elle met en avant le génie de notre pays qui a bâti des cathédrales, qui a inspiré l’Europe, qui a porté sur les barricades de Paris et du monde l’étendard des droits de l’homme, qui a brillé et qui continue de briller dans les arts, les sciences et les technologies.
2000 ans d’histoire nous donnent la force et l’expérience pour demeurer une grande nation. Mais notre avenir n’est pas écrit et c’est à notre génération de se battre pour un monde meilleur.
Voilà, mes amis, le sens de mon engagement, que je suis venu partager avec vous, avec la détermination que m’inspire l’amour de notre pays.
Vive la France et vive la République française !