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La justice soupçonne l’industriel et sénateur Serge Dassault d’avoir dissimulé plusieurs millions d’euros au Luxembourg et au Liechtenstein.
Le patrimoine de Serge Dassault continue d’être scruté de près par les enquêteurs. L’industriel et sénateur Les Républicains (LR) a été renvoyé en procès pour blanchiment de fraude fiscale dans l’enquête sur son patrimoine. La justice le soupçonne d’avoir dissimulé plusieurs millions d’euros au Luxembourg et au Liechtenstein, a-t-on appris ce lundi de source proche de l’enquête.
Le parquet national financier (PNF) a délivré début mars une citation directe visant le sénateur de 90 ans, PDG de l’un des fleurons de l’industrie française et comptant parmi les plus grosses fortunes du pays, a confirmé une source judiciaire. L’audience devrait se tenir le 4 juillet devant le tribunal correctionnel de Paris.
L’existence de « cagnottes » dans ces deux pays avait déjà été évoquée dans le cadre de l’enquête sur un système présumé d’achats de voix lors des campagnes municipales de Corbeil-Essonnes (Essonne) en 2009 et 2010. Une enquête dans laquelle Serge Dassault est mis en examen avec sept autres personnes, dont l’actuel maire, Jean-Pierre Bechter (Les Républicains).
Témoin clé
L’une des personnes poursuivies, Gérard Limat, avait livré un témoignage clé en octobre 2014. « Grand ami » de la famille, il avait confié avoir utilisé deux comptes au Luxembourg, appartenant en réalité au sénateur, pour distribuer jusqu’en 2010 des fonds à des intermédiaires dans le cadre des campagnes à Corbeil.
Les investigations ont notamment montré que près de 4 millions d’euros ont été transférés à partir d’un des comptes vers « des oeuvres prétendument caritatives en Algérie et en Tunisie sur la période 2009 et 2010 », selon une source proche de l’enquête. « Ce n’est pas mon argent qui a transité dessus (…) Tous ces bénéficiaires m’ont été indiqués par Serge Dassault », avait confié Limat aux enquêteurs, d’après cette source.
Serge Dassault devra aussi comparaître pour omission de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), instance chargée de vérifier les situations patrimoniales des élus. Celle-ci avait émis il y a un an un « doute sérieux » sur les déclarations de patrimoine du sénateur.