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Campus, Classement des écoles d'ingénieurs, Classements, Ecoles
Par Thierry Lucas

EXCLUSIF Les établissements prestigieux gardent la tête du classement 2016 des écoles d’ingénieurs. Mais le numérique et l’entrepreneuriat bousculent le palmarès.
Conservateur, figé, le système des écoles d’ingénieurs à la française ? Le reproche revient régulièrement, mais il suffit de se pencher sur le classement 2016 de « L’Usine Nouvelle » pour être détrompé. Des écoles déjà réputées montent sur le podium (Mines Nancy et UTC), juste derrière l’indétrônable Polytechnique. Des établissements privés, comme l’Esilv et l’Isep, se mêlent aux « grandes écoles » du public. Et nombre d’établissements bougent, dans un sens ou dans l’autre ! Des mouvements qui illustrent les changements en cours dans la formation des ingénieurs, changements qui eux-mêmes reflètent l’évolution à grande vitesse de l’industrie.
La transformation numérique des entreprises ne peut que maintenir sur le devant de la scène de grandes écoles comme Télécom ParisTech, mais profite aussi à des écoles, de création plus récente ou qui ont pris au bon moment le virage du numérique. Un nouveau paramètre fait évoluer le classement : l’introduction cette année d’un critère portant sur l’entrepreneuriat. L’idée est d’évaluer la capacité des écoles à détecter et à promouvoir les vocations et les talents d’entrepreneurs chez les élèves. Car le phénomène prend de l’ampleur depuis quelques années. Une part de moins en moins négligeable des étudiants, parfois dès la première année, suivent le cycle ingénieur avec l’idée bien ancrée de créer rapidement leur entreprise. Rapidement, c’est-à-dire dès leur diplôme en poche, et parfois même avant ! Incubateurs et accélérateurs de start-up fleurissent alors sur les campus des écoles, tandis que des coachs issus des entreprises – souvent d’anciens élèves – viennent apporter conseils et soutiens.
L’insertion professionnelle, critère déterminant
Pour tenter de chiffrer ce mouvement, le classement 2016 a donc pris en compte le nombre de start-up créées par les élèves depuis trois ans. Mais, comme chaque année, l’objectif de ce palmarès est de classer les écoles selon les grands critères qui comptent dans la formation des ingénieurs de demain, répartis en douze indicateurs. L’insertion professionnelle reste bien sûr un critère déterminant, notamment le salaire de première embauche, pour les candidats aux concours comme pour les bacheliers visant une école à prépa intégrée. La dimension internationale, désormais incontournable dans la plupart des établissements, se reflète dans la diversité des élèves, mais aussi dans la part des doubles diplômes réalisés à l’étranger. Enfin, l’environnement de recherche dans lequel évoluent les élèves a été évalué sur quatre critères, en mettant l’accent sur la production scientifique (le nombre de publications) des laboratoires hébergés dans les écoles.
Le point commun de tous ces critères ? Ils sont au cœur des relations entre les écoles et les entreprises dans lesquelles les futurs ingénieurs iront travailler. C’est pourquoi, pour accompagner le classement, notre enquête porte cette année sur les relations de plus en plus étroites des établissements avec les industriels. Ces derniers ont évidemment intérêt à ce que la formation des ingénieurs qu’ils embaucheront réponde à leurs besoins. Et les écoles elles-mêmes veulent s’appuyer sur les entreprises pour capter les évolutions du monde auquel elles destinent leurs élèves.
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