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ces violations ne sont pas jugés, Conseil des droits de l’homme de l’Onu, droits des Palestiniens, Richard Falk

Le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés n’a pas raté sa sortie. Lors de la présentation, lundi, de son dernier rapport au Conseil des droits de l’homme de l’Onu, l’Indonésien Makarim Wibisono a fustigé l’attitude d’Israël envers les Palestiniens. En particulier, il a dénoncé l’absence de poursuites à l’encontre de ceux qui violent les droits des Palestiniens.
Nommé en juin 2014, Makarim Wibisono avait démissionné de son poste début janvier en raison du manque de coopération de la part d’Israël. « J’ai accepté ce mandat avec la perspective qu’Israël me donnerait l’accès, en tant qu’observateur impartial et objectif », avait-il rappelé lors de sa démission il y a deux mois et demi. L’Etat hébreu n’a jamais autorisé M. Wibisono à pénétrer dans les territoires palestiniens pour y rencontrer les « victimes de l’occupation » et recueillir leur témoignage sur les violations de droits dont ils font l’objet.
Une demande restée lettre morte
Après de multiples demandes écrites et orales, sa dernière requête, formulée en octobre dernier afin d’obtenir un accès pour la fin de l’année, est restée lettre morte. Son prédécesseur, l’Américain Richard Falk, n’avait pas, non plus, reçu l’autorisation de se rendre dans ces territoires.
« Ce manque de coopération semble malheureusement signaler la poursuite d’une situation dans laquelle les Palestiniens souffrent quotidiennement des violations des droits de l’homme sous l’occupation israélienne », a déclaré lundi M. Wibisono devant le Conseil, se plaignant du fait que les auteurs et responsables de ces violations ne sont pas jugés.
Ses rapports ont largement mis en exergue, entre autres, la situation à Hébron (sud de la Cisjordanie) où les colons vivent au plus près avec la population palestinienne, les raids contre des activistes palestiniens qui militent contre les colonies israéliennes en Cisjordanie, ainsi que les restrictions imposées par Israël à la population de la bande de Gaza.
Une « thérapie comportementale »
Le représentant israélien, qui a accusé à de multiples reprises de parti pris le Conseil des droits de l’homme et le rapporteur, n’était pas présent dans la salle lors des débats. Dans un communiqué, l’ambassadeur israélien Eviatar Manor a justifié son absence, expliquant que « tant que le Conseil ne se soumet pas à une thérapie comportementale pour soigner son obsession à l’égard d’Israël, nous ne coopérerons pas avec ces mécanismes de parti pris ».
Le nom du remplaçant de M. Wisibono n’est pas encore connu. Le président du Conseil des droits de l’homme, le Sud-Coréen Choi Kyonglim, doit faire « une annonce jeudi » sur cette nomination, a expliqué à l’AFP un porte-parole du Conseil, Rolando Gomez, précisant qu’il y avait dix noms sur la liste finale des nominés. Toutefois, le président du Conseil a la possibilité de sélectionner la personnalité ou l’expert en dehors de cette liste.