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Les secouristes pakistanais venant en aide aux victimes de l'explosion qui a eu lieu dimanche 27 mars à Lahore.

Au moins 65 personnes sont mortes, dimanche 27 mars, lors d’un attentat suicide qui a touché la ville de Lahore dans l’est du Pakistan. Près de 340 autres ont été blessées par l’explosion qui a touché un parc très fréquenté où des chrétiens célébraient Pâques.

La déflagration s’est produite dans un parking près du parc Gulshan-e-Iqbal, proche du centre-ville. « C’était une explosion très forte et des explosifs très puissants ont été utilisés », a détaillé un responsable de police, Haider Ashraf. « Le parc était bondé », a-t-il ajouté, soulignant que des billes métalliques ont été retrouvées sur place. « La plupart des morts et des blessés sont des femmes et des enfants », a déclaré un autre responsable de la police, Mustansar Feroz. La responsabilité de l’attentat a été revendiquée par les taliban de la faction Jamaat-ul-Ahrar qui précisent avoir« ciblé les chrétiens ».

Au Pakistan, des groupes islamistes armés ciblent parfois la minorité chrétienne qui représente environ 2 % de la population de ce pays majoritairement musulman sunnite de 200 millions d’habitants. Au cours des dernières années, des églises ont ainsi été la cible d’attaques à Lahore, qui est aussi le fief du premier ministre, Nawaz Sharif.

Emeutes à Islamabad

Quelque 25 000 manifestants, protestant contre l'exécution de Mumtaz Qadri, ont affronté les forces de l'ordre à Islamabad.

Des heurts ont par ailleurs éclaté dans la capitale pakistanaise Islamabad et sa ville jumelle de Rawalpindi entre la police et des milliers de partisans d’un islamiste pendu le mois dernier, Mumtaz Qadri. Quelque 25 000 d’entre eux s’étaient réunis plus tôt dans la journée à Rawalpindi pour des prières commémoratives, avant d’avancer, armés de pierres, vers la capitale quadrillée de centaines de policiers et de paramilitaires.

Munis de boucliers et de bâtons, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes. L’armée a été déployée dans la capitale pour « contrôler » la situation et assurer la sécurité de la zone autour du Parlement, où des manifestants se sont rassemblés dans la soirée, selon un porte-parole de l’armée. Ils s’y trouvaient toujours tard dimanche, criant des slogans, des négociations étaient en cours pour qu’ils quittent les lieux, a indiqué la police.

L’exécution le 29 février de Mumtaz Qadri avait été perçue comme un moment charnière dans la lutte contre l’extrémisme religieux dans ce pays musulman. Mais elle a aussi ulcéré nombre de courants islamiques qui avaient érigé Mumtaz Qadri au rang de héros pour avoir abattu en 2011 Salman Taseer, gouverneur du Pendjab, qui s’était déclaré favorable à une révision de la loi sur le blasphème, défendue bec et ongles par les conservateurs.

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