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Des manifestants contre la loi travail, le 31 mars, place de la Nation à Paris.

Des lycées bloqués, d’autres fermés. Ce jeudi 31 mars au matin, à 9 heures, quatrième journée de contestation contre le projet de loi de travail, le ministère de l’éducation nationale dénombrait au total 176 lycées bloqués partout en France. Un chiffre proche de celui annoncé par les organisations lycéennes : 200 lycées mobilisés selon la FIDL, plus de 250 selon l’UNL, dont une cinquantaine en région parisienne. S’agissant des fermetures, 11 lycées étaient concernés à Paris, selon le ministère de l’éducation.

A Paris, des blocages étaient constatés à 9 heures par la FIDL devant les lycées Lamartine, Charlemagne, Rodin, Brassens, Henri-IV ou encore Villon. Des lycéens de région parisienne se sont aussi mobilisés, comme à Clichy-la-Garenne, Pantin ou encore Noisy-le-sec. « On est plutôt content de constater que la mobilisation des lycéens se maintient, malgré la pluie », se félicite une porte-parole de la FIDL. « On voit apparaître de nouvelles mobilisations dans des villes de province et de région parisienne », précise-t-elle.

Une cinquantaine de lycées à travers la France avaient été bloqués par les élèves le 24 mars, 115 le 17 mars et une centaine également le 9 mars, selon les chiffres de l’éducation nationale. Ce jeudi 31 mars, certains proviseurs ont décidé de fermer administrativement leur établissement afin d’anticiper d’éventuels débordements. Et ce malgré la consigne rappelée par le ministère hier : « Un lycée ne peut pas être fermé par anticipation. Une fermeture ne peut être envisagée que le jour même pour des raisons de sécurité avérées, en accord avec le recteur. »

Parmi les lycées parisiens fermés, le syndicat FIDL évoquait Maurice-Ravel (20e), Simone-Veil (3e), Victor-Hugo (3e), Jules-Ferry (9e), Molière (16e) ou encore Voltaire (11e), mais aussi le lycée Bergson (19e), où des violences policières ont été commises le 24 mars sur un lycéen par un CRS.

French highschool and university students attend a demonstration with French labour union workers against the French labour law proposal in Marseille, France, as part of a nationwide labor reform protests and strikes, March 31, 2016. The slogan reads "Look at your Rolex watch, it is time for rebellion".  REUTERS/Jean-Paul Pelissier - ATTENTION EDITORS FRENCH LAW REQUIRES THAT FACES OF MINORS ARE MASKED BY PUBLISHERS

Pour le SNPDEN-Unsa, principal syndicat de chefs d’établissement, ces fermetures sont une réaction au fait que, « en l’état actuel des choses, il n’y a pas de mesures particulières prises en matière de présence des forces de l’ordre », avait déploré Philippe Tournier, son secrétaire général, mardi, qui estimait que 25 lycées seraient fermés jeudi. « Dès l’instant que nos collègues pensent qu’il y a un risque de violence, il faut fermer. Ce n’est pas la peine d’être confronté à un scénario qu’on connaît par cœur puisqu’il se produit à chaque fois. »

Des décisions que contestent les lycéens. Le vice-président du syndicat général des lycéens (SGL), Pierre Monquet, y voit « une volonté de museler l’expression lycéenne ». « Priver les élèves d’accéder à leur lycée, c’est mettre un frein à leur possibilité de se rassembler pour se mobiliser », estime une porte-parole de l’organisation UNL, qui interroge la légalité des fermetures.

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