L’ancien premier ministre, en lice pour la primaire à droite en vue de 2017, s’adressait samedi 2 avril devant ses relais locaux.
Il a défendu un programme « précis et radical parce que la situation est radicalement bloquée »
ZOOM François Fillon au côté d’Alain Juppé (à gauche) qui, jusqu’ici, le devance nettement dans les intentions de vote pour les primaires des Républicains. / LIONEL BONAVENTURE/AFPFrançois Fillon, candidat à la primaire des Républicains pour 2017, a affirmé qu’il voulait « casser la baraque pour la reconstruire autrement », devant environ un millier de ses relais locaux, réunis samedi 2 avril à Paris.
« Moi, je ne suis pas le candidat de la revanche, je ne suis pas celui du consensus. Je viens sérieusement casser la baraque pour la reconstruire autrement », a donc lancé l’ancien Premier ministre, dans une allusion à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.
Quatrième place
Le député de Paris, qui reste jusqu’alors dans les sondages à la quatrième place, derrière Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, a répété que la situation de la France était « grave » et « qu’on s’en sortira par une transformation de notre modèle économique et social ». « Tout le reste n’est que ficelles, dérobade et démission », selon lui. « Je ne suis pas une star, je refuse les plateaux de télévision où l’on se moque de tout. Je suis candidat à l’élection présidentielle par devoir et pour faire, pas pour mon image, pas pour les honneurs », a insisté M. Fillon.
« J’agirai très vite et très fort »
« Mon programme est très précis et radical parce que la situation est radicalement bloquée depuis des décennies », a également répété l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. « Ma méthode d’action est claire : j’agirai très vite et très fort pour enclencher la transformation de notre pays, y compris par référendum », a dit ce parlementaire.
Flèches
M. Fillon a décoché des flèches contre le couple exécutif – en dénonçant « les mensonges » du président François Hollande ou « la soupe tiède » du premier ministre Manuel Valls sur le projet de loi travail – mais aussi contre ses concurrents à la primaire.
Sans nommer personne, il a dénoncé « les bonimenteurs » promettant aux Français « de leur redonner de l’espérance avec des tisanes ». (…) Et puis, restent tous les autres qui cherchent l’œil de la caméra (…) Cette primaire n’est pas un jeu, pas un tour de chauffe pour s’assurer une place ministérielle », a-t-il lancé. « Les temps sont à la gravité pas au critérium politique ! ».
Soixante-dix parlementaires présents
Environ soixante-dix parlementaires étaient présents, dont le président du Sénat Gérard Larcher, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau et l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer.
« Les sondages actuels ne doivent pas vous impressionner », a enfin lancé François Fillon à ses troupes, alors que le dernier en date (Ifop-Fiducial) ne lui accorde que 8 % des intentions de vote. La députée Sophie Rohfritsch a néanmoins prévenu : « puisque le projet est aujourd’hui abouti », il s’agit de « ne plus faire que de la com’ ». À l’unisson, la députée Valérie Boyer, a glissé : « le slogan de François Fillon, c’est faire. Peut-être qu’il faudrait aujourd’hui passer au faire savoir. »
des Molenbeek, « cela existe chez nous »
Il a estimé samedi qu’il y avait en France des « Molenbeek », « c’est-à-dire des concentrés explosifs de trafiquants, de replis identitaires, d’entrisme salafiste, de chômage », en référence aux propos du ministre de la Ville.
« Moi, je n’ai pas attendu d’entendre parler de Molenbeek, pour dire que notre patrie doit être soudée et protégée. Des Molenbeek sur notre territoire? Oui, cela existe chez nous, et il est temps d’assumer fermement la République partout et pour tous », a affirmé l’ancien Premier ministre et actuel député de Paris, devant un millier de ses relais parlementaires et locaux, réunis à Paris.
« Dans bien des cités, les familles n’en peuvent plus: elles demandent de l’ordre, de l’éducation, du travail pour les enfants. Ces familles, je parlerai pour elles et je réformerai pour elles », a promis ce candidat à la primaire de la droite en vue de la présidentielle.
Dans une interview au Figaro, parue samedi, celui qui fut le Premier ministre de Nicolas Sarkozy a également estimé que « la priorité absolue (devait être) de normaliser ces quartiers, en menant deux combats en parallèle ».
« Le premier est international, contre l’État islamique qui recrute les terroristes (…) Ce combat doit faire l’objet de vraies coalitions internationales, et pourquoi pas en Libye s’il y a un accord au sein du Conseil de sécurité de l’Onu », a réaffirmé M. Fillon, qui est membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée.
Au plan national, il faut renforcer « le renseignement de terrain », « la présence policière permanente sur le terrain », « fermer sans hésiter toutes les mosquées salafistes », a plaidé M. Fillon.
« Il faut expulser tous les prêcheurs de haine quand ils sont étrangers et les poursuivre en justice quand ils sont français. Et il faut limiter sérieusement l’immigration et exiger le respect de la France », a-t-il également prôné.
Molenbeek est une commune bruxelloise ayant acquis une réputation de fief jihadiste pour avoir abrité plusieurs auteurs des attentats de Paris et Bruxelles.
Dimanche, le ministre socialiste de la Ville, Patrick Kanner, avait déclaré: « Il y a aujourd’hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s’est passé à Molenbeek ».
Afp