Étiquettes
Arabie Saoudite, Egypte, mer Rouge, risques écologiques, un pont
Le président égyptien Abdel al-Sissi (g) et le roi Salmane d’Arabie Saoudite au Caire, le 7 avril 2016.REUTERS/The Egyptian Presidency/Handout via ReutersLe projet extravagant vient une nouvelle fois illustrer le soutien apporté par l’Arabie saoudite au régime du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Le Caire et Ryad se sont mis d’accord vendredi 8 avril pour construire un pont sur la mer Rouge reliant les deux pays. Le projet a été dévoilé par le roi Salman d’Arabie saoudite, au deuxième jour de sa visite au Caire, peu avant la signature de plusieurs accords et mémorandums d’accords pour une valeur totale de plusieurs centaines de millions de dollars.
Un pont au nom du monarque
« Cette décision historique, qui va relier les continents africain et asiatique, est un saut qualitatif qui va augmenter les échanges commerciaux entre les deux continents à des niveaux sans précédent », a souligné le monarque.
M. Sissi, tout sourire aux côtés du souverain, a ensuite proposé que le pont porte le nom du roi Salman Ben Abdel Aziz. Peu auparavant, il avait remis au monarque la plus haute décoration conférée par l’Etat égyptien, l’ordre du Nil. Aucun détail n’a cependant été donné sur l’emplacement exact du pont ni la date à laquelle devrait débuter sa construction.
Des risques écologiques
Le projet de construire un pont reliant l’Arabie saoudite à l’Egypte n’est pas nouveau. L’idée a émergé après la construction du pont Roi-Fahd entre l’Arabie saoudite et Bahreïn en 1982. En 1988, des études préliminaires ont été réalisées pour la construction d’un pont de 50 kilomètres de long enjambant la mer Rouge à l’entrée du golfe d’Aqaba. Il devrait relier Ras Hamid, dans la région de Tabuk, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, à Ras Nasrani, dans le sud de la péninsule du Sinaï, près de la station balnéaire de Charm el-Cheikh.
Sa mise en œuvre a depuis été plusieurs fois reportée. En mai 2007, l’ancien président égyptien Hosni Moubarak avait refusé de mettre en œuvre le projet, relancé par feu le roi saoudien Abdallah, invoquant officiellement la tranquillité de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. En 2013, le projet avait une nouvelle fois été annoncé par l’ancien président égyptien Mohamed Morsi, sans voir le jour.
Les militants écologistes alertent sur l’impact que pourrait avoir le projet sur l’environnement, que ce soit sur le récif corallien, la faune marine et la qualité de l’eau.
Plusieurs accords entérinés
L’accord concernant la construction du pont s’inscrit dans les 17 signatures d’accords et mémorandums d’accords passés entre les deux d’Etat. Parmi les projets annoncés figurent la construction d’une centrale électrique à l’ouest du Caire d’une valeur de 100 millions de dollars (87,6 millions d’euros), ainsi que la construction de « neuf complexes résidentiels » dans la péninsule du Sinaï pour un coût total de 120 millions de dollars (105 millions d’euros), selon un communiqué gouvernemental.
Les deux parties ont également signé un accord de 250 millions de dollars (219 millions d’euros) pour la création d’une « université Salman-Ben-Abdel-Aziz », dans la ville d’Al-Tur, dans le sud du Sinaï.
L’ambassadeur saoudien au Caire Ahmed Qattan a indiqué pour sa part sur Twitter que des accords d’investissement, d’« un montant surprenant », seraient également signés samedi.