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 par Gwenole Guiomard

Le recrutement du secteur industriel au beau fixe en 2016
L’industrie recommence à embaucher du personnel de plus en plus qualifié.

Le secteur industriel recherche de nombreux salariés. Selon le conseil national de l’industrie, le nombre d’embauche avoisinera les 100 000 par an jusqu’en 2020. Le secteur éprouve des difficultés à recruter des spécialistes des systèmes embarqués, de l’électronique, de l’électricité ou des informaticiens.

C’est un paradoxe. L’industrie recrute mais les médias de masse traitent principalement de la désindustrialisation française. Les deux vont pourtant de pair. Ainsi, l’industrie recrute des salariés de plus en plus qualifiés. « De plus, l’industrie pâtit d’une mauvaise image, explique Wilhelm Laligant, président de Syntec conseil en recrutement (130 structures représentant 50 % des recrutements via les cabinets de recrutement). Cela ne correspond pas avec les recrutements qu’elle propose. Résultat : attirer des talents dans des entreprises hors des métropoles françaises est un véritable challenge ».

Usineurs, tourneurs, fraiseurs

Pourtant, l’industrie recrute et recrute même beaucoup. Selon le CNI (Conseil national de l’industrie), ce secteur embauchera entre 80 000 et 100 000 personnes par an jusqu’en 2020, notamment pour rééquilibrer la pyramide des âges dans les entreprises. Pratiquement 20 % de ces nouveaux emplois concerneront des cadres.

« Nos secteurs recherchent, ainsi, 3 800 spécialistes de l’usinage (usineurs, tourneurs, fraiseurs, décolleteurs, aléseurs), commente Françoise Diard, responsable de l’Observatoire prospectif, paritaire et analytique des métiers et qualifications de la métallurgie. Mais aussi 6 800 techniciens en mécanique et maintenance. Ou encore des soudeurs (3 000 recrutements prévus d’ici juin 2016), des ingénieurs en électronique et électronique embarquée (1 900 recrutements prévus d’ici juin 2016) ou des acheteurs et autres chargés d’affaires technico-commerciales (4 500 recrutements), des conducteurs de lignes (7500 recrutements) et des contrôleurs en qualité de contrôle non déstructif (400 embauches prévues) ».

Des salariés de plus en plus diplômés

Dans des secteurs en plein développement comme l’aéronautique, le ferroviaire, l’automobile, le transport naval ou l’énergie, les employeurs recherchent alors des salariés de plus en plus diplômés. Ils doivent disposer au minimum d’un diplôme de niveau Bac à Bac +2. C’est aujourd’hui la principale porte d’entrée du secteur. Avec des compétences technologiques, un goût pour l’industrie, des connaissances linguistiques, ces salariés n’auront aucun mal à développer une bonne et longue carrière. Pour les ingénieurs, les carrières seront aussi facilitées. Selon Gérard Duwat, président de l’observatoire des ingénieurs de l’IESF (Société des ingénieurs et scientifiques de France), « le nombre d’embauche des ingénieurs dans l’industrie va se développer. Car les ingénieurs sont les candidats idéaux pour accélérer les grandes révolutions à venir comme celles du numérique ou de l’énergie ». Conclusion : le taux de chômage est quasi nul avec les 37 000 ingénieurs formés par an qui sont rapidement absorbés par le marché du travail.

« Le marché de l’emploi industriel est hétérogène, conclut Isabelle Martin, coprésidente de la section emplois et compétences du Conseil national de l’industrie, secrétaire confédérale à la CFDT en charge des politiques industrielles et membre du bureau du Conseil national de l’industrie. Il est aussi en phase de mutation et de transition. Cela signifie que certains sous-secteurs, jugés comme condamnés, rédémarrent. C’est le cas du textile technique. De plus, le secteur industriel a besoin de personnels car le nombre de départs à la retraite est en augmentation ». Dans un cas comme dans l’autre, cela représente encore deux excellentes nouvelles pour les candidats aux secteurs industriels.

http://www.emploi-pro.fr/