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Jean-Claude Mailly (FO) à son arrivée à Matignon le 14 mars 2016 à Paris

Jean-Claude Mailly (FO) à son arrivée à Matignon le 14 mars 2016 à Paris / AFP/Archives

Sept syndicats de salariés et d’étudiants donnent à nouveau rendez-vous dans la rue jeudi pour réclamer le retrait du projet de loi travail, un test pour mesurer la détermination des opposants après deux mois de contestation.

« Gagner le retrait du projet de loi travail est possible », affirme l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) qui a appelé mercredi à « renforcer les mobilisations » à quelques jours du début du débat parlementaire, fixé au 3 mai.

A Paris, la manifestation partira de Denfert-Rochereau à 14H00 en direction de la place de la Nation, plusieurs défilés sont prévus dans la matinée dans les régions. Dès jeudi matin les accès à la ville du Havre étaient bloqués.

La journée de jeudi sera suivie d’un 1er mai également focalisé sur le projet de loi. Mot d’ordre: le retrait pur et simple d’une réforme perçue comme trop favorable aux employeurs, et facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes.

Interrogé sur l’ampleur de la mobilisation, Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, a assuré qu’elle « ne s’essouffle pas parce qu’il y a de vrais problèmes sur cette loi ».

Un sondage semble le conforter puisque 78% des Français estiment qu’il y a « un risque élevé d’explosion sociale ».

Les opposants au projet de loi entendent aussi faire du 3 mai « un nouveau temps fort » pour demander aux parlementaires de « rejeter » le texte de Myriam El Khomri. Et ils promettent d’autres rendez-vous si le projet n’est pas retiré.

Ce texte vise à donner plus de souplesse aux entreprises, notamment en matière d’aménagement du temps de travail, et à clarifier les règles de licenciement économique. Il a déjà subi des modifications ; le gouvernement a notamment reculé sur le plafond des indemnités prud’homales.

Mais pour les syndicats il reste une « ligne rouge » : « l’inversion de la hiérarchie des normes » permettant à un accord d’entreprise de primer sur un accord de branche même s’il est moins favorable.

Outre les manifestations partout en France, des arrêts de travail perturbent notamment les transports et les médias. De nombreux titres étaient absents des kiosques jeudi.

– Perturbations limitées dans les transports –

Dans le ciel comme sur les rails, les perturbations devraient rester relativement limitées. A Orly, 20% des vols sont annulés et des retards observés au départ. A Roissy, on indiquait jeudi matin de source aéroportuaire que le mouvement n’avait « pas beaucoup d’impact », avec « une seule rotation » et « des retards pas significatifs ».

Concernant les transports publics franciliens, la RATP a fait savoir que le trafic sera normal jeudi sur les lignes de métro et du RER A, mais « perturbé » sur le RER B.

Sur cette ligne, un train sur deux sera en circulation entre la gare du Nord et l’aéroport Charles de Gaulle/Mitry-Claye, ainsi que deux sur trois entre gare du Nord et Saint-Rémy Lès Chevreuse/Robinson.

La RATP prévoit en outre un trafic « quasi normal » pour les bus et tramways.

De son côté, la SNCF, dont le trafic a été fortement perturbé par une grève unitaire mardi, a indiqué que « plus de 90% des trains rouler(aient) sur l’ensemble du pays » jeudi. La compagnie ferroviaire prévoit un trafic normal sur les lignes internationales, les TGV, ou encore les RER C et D en région parisienne.

La contestation a commencé le 9 mars. Au soir du 31 mars, où les défilés avaient réuni 390.000 personnes en France selon les autorités et 1,2 million selon les organisateurs, elle s’est élargie avec le mouvement Nuit debout qui continue d’occuper la place de la République à Paris et pourrait se joindre aux défilés de jeudi.

Aux rangs des mécontents de la future réforme du travail se sont greffés les intermittents qui défendent l’avenir de leur régime spécifique d’indemnisation chômage et ont lancé un mouvement d’occupation de théâtres à Paris et en régions.

Un accord a été trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi par les organisations de salariés et d’employeurs du spectacle.

afp