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Directeur de la rédaction TC France, The Conversation

François Hollande et les trois ministres de l’Éducation qui se sont succédé depuis le début de son mandat se sont retrouvés, lundi 2 mai, pour la première des deux journées consacrées à la « refondation de l’école » qui ont rassemblé quelque 2 000 professionnels.
Le président, interrogé par The Conversation sur la scène de l’auditorium Jean Zay du Palais Brongniart à Paris, a fait le bilan des moyens déployés et des réformes engagées depuis la loi de refondation promulguée en 2013. Voici ses principales réponses à nos questions.
« Qu’est ce que j’ai voulu faire pour l’école depuis quatre ans ? Permettre la réussite pour tous ». Avec « une priorité » : « Commencer par le commencement : le primaire ».
Cette refondation « doit aller bien au-delà du quinquennat », a expliqué le chef de l’État après avoir rappelé que depuis son arrivée au pouvoir en 2012, cinq milliards d’euros avaient été débloqués et 60 000 postes créés dans l’Éducation nationale. « Pourquoi 60 000 postes ? On s’est beaucoup interrogé… confie le Président. Il fallait simplement une remise à niveau après les 68 000 suppressions » du quinquennat précédent.
Le président a défendu la réforme des rythmes scolaires lancée malgré les réticences des élus et de certains enseignants. « Nous aurions très bien pu ne pas faire la réforme des rythmes scolaires… Une réforme pas nécessairement souhaitée, reconnaît-il. Mais je mets en garde ceux qui voudraient revenir sur cette réforme. Des résistances s’exprimeront chez ceux qui sont désormais attachés à cette cinquième matinée d’école ».

François Hollande a aussi vanté la réforme du collège, « une bonne réforme, et le meilleur conseil que l’on pourrait donner c’est d’aller jusqu’au bout de cette réforme ». « Face à la crise de notre société, nous faisons peser sur les enseignants très lourde tâche. Il faut reconnaître leur rôle, leur dire notre confiance. »
« La dépense éducative, a ajouté le président, n’est pas une dépense de fonctionnement mais une dépense d’investissement ». Et pour illustrer son propos, il a indiqué : « En matière numérique, nous avons fait des choix majeurs pour ce quinquennat et au-delà… Mais fournir des équipements ne suffit pas ».
« Quel est notre fil rouge pour l’école ? a poursuivi le chef de l’État. Pas simplement de mettre des moyens, de revaloriser les enseignants, même si c’est indispensable. C’est de dire aux citoyens : ayez confiance en votre école ! »
« Mon devoir, c’est de faire apparaître ce que nous avons voulu faire ensemble », a-t-il encore insisté, en disant aux enseignants « combien nous avons confiance en eux, combien nous pensons qu’ils sont essentiels à la République ».
« Je suis très conscient de cette exigence de rendre des comptes », a conclu le Président.