Manuel Valls n’est pas ingrat, c’est au moins une chose qu’on ne peut pas lui retirer. Récemment, le Premier ministre a nommé deux de ses proches amis « préfets hors cadre » et promu l’ex-président de la Basse-Normandie à la Cour des comptes. Le dernier coup de pouce en date est pour Jean-Paul Huchon. Obéissant au moment des élections régionales, l’ancien président de la région Ile de France avait laissé la place de candidat à Claude Bartolone. La récompense n’a pas tardé à venir.

Le mois suivant, Mediapart révélait que l’ancien élu avait hérité d’une mission de Matignon. Il devait formuler des propositions pour relancer l’activité touristique française après les attentats de 2015, et rendre son rapport pour le mois de juillet. Dans le cadre de cette mission, il voyageait à travers le monde. Berlin, Londres, New York, Madrid… Bien entendu, en étant rémunéré et défrayé. Un poste sur mesure. Puisque « fortuitement », le bail non-renouvelable de Pierre Cardo à la tête de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) prend fin au même moment, comme le révèle Le Monde.

A la tête de cette organisation, l’homme de soixante-dix ans touchera annuellement 148 000 euros brut. Il s’agit d’un mandat de six ans, non révocable, et validé par un décret présidentiel. « C’est une façon pour Manuel de reconnaître que je n’ai pas totalement démérité« , explique-t-il sans rougir. Amusé par les questions sur ce recasage très visible, il répond dans le quotidien : « Dans la vie, les gentils ne perdent pas toujours ». Quand les gentils sont des copains des socialistes au pouvoir, c’est encore plus facile.