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L’Armée Française est aujourd’hui plus populaire que la plupart des hommes politiques.
Il y a cinq ans tout juste, Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, encourageait l’intervention désastreuse en Libye, contre l’avis des spécialistes. L’armée a « fermé sa gueule » et obéi à son chef sans discuter : le régime libyen s’est effondré, son chef politique a été tué, son outil militaire brisé et les rebelles ont pris le pouvoir. Les grands sponsors politiques de cette belle affaire sont restés taiseux et les bras croisés depuis, après que l’armée française a accompli sa tâche.
Un ministre est un politique. Un officier est un militaire. Même réduite à sa plus simple expression par des dizaines d’années de disette budgétaire et de baisse d’effectif, l’armée française n’est pas et ne sera jamais une milice politique au service d’un homme, d’un parti, d’une clique, d’un clan, d’un régime, d’une philosophie, d’un groupuscule ou d’une chapelle. L’armée française est au service de la France, qu’elle soit royaume ou république, que son chef règne ou préside, qu’importe. Un officier d’active est « propriétaire de son grade » ; il ne peut lui être retiré. Des politiciens sans scrupules voudraient pouvoir s’appuyer sur des seconds couteaux intermittents, une main de basses œuvres corvéable et peu regardante. Monsieur Juppé languit-il la milice ou le SAC ? Ou bien, par cette phrase hasardeuse, monsieur Juppé invite-t-il les militaires à renoncer à leur statut pour entrer en politique ? Certes, devant l’état calamiteux de la gestion du pays par des hommes comme monsieur Juppé depuis 40 ans, nombreuses sont les préoccupations parmi les officiers.
Certains ministres et hommes politiques devraient bien fermer leur gueule avant de l’ouvrir, ou démissionner. L’armée française est aujourd’hui plus populaire que la plupart des hommes politiques.