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Arthur Herlin/Alexandre Meyer

Police officers work around a road block as smoke rises from a forest fire along the highway near Fort McMurray, Alberta on May 6, 2016. 
Canadian police led convoys of cars through the burning ghost town of Fort McMurray Friday in a risky operation to get people to safety far to the south.In the latest chapter of the drama triggered by monster fires in Alberta's oil sands region, the convoys of 50 cars at a time are driving through the city at about 50-60 kilometers per hour (30-40 miles per hour) TV footage showed.
 / AFP PHOTO / Cole Burston/© COLE BURSTON / AFP

Depuis sept jours, un gigantesque incendie ravage la région de la petite ville de fort Mcmurray dans l’Ouest canadien.

Véritable monstre de flammes, ce fléau déjà baptisé « la bête » par les pompiers, a déjà carbonisé 200 000 hectares, soit une zone équivalente à 20 fois la superficie de Paris.

Plus de 1600 bâtiments ont été détruit tandis que des villes entières sont encore menacées obligeant 100 000 personnes à quitter les lieux.

Certaines flammes atteignent 30 mètres, les fumées quant à elles couvrent une vaste zone et sont observables depuis l’espace.

Malgré des vents soufflant à plus 60 km/h, la pluie et la baisse des températures attendues pour la fin de journée pourraient devraient avoir raison des flammes.

La fin d’un modèle ?

À Fort McMurray, au nord-ouest du Canada, Les compagnies pétrolières font la loi depuis longtemps, au mépris de l’environnement, et des peuples autochtones dont elles détruisent le territoire.

Le pompage du pétrole en Alberta a conduit le Canada à se retirer du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2011 tant son extraction produit de gaz à effet de serre, l’éloignant irrémédiablement des objectifs imposés par l’ambitieuse initiative internationale.

Il y a dix ans déjà, quinze peut-être, que l’exploitation des sables bitumeux de l’Alberta, troisième réserve mondiale, a débuté. « Rentable » du seul point de vue économique quand le baril de brut s’échangeait à 100 dollars, puits sans fond quand il plafonne à 35. Les conséquences écologiques de ce vaste champ d’exploitation à ciel ouvert grand comme l’Amazonie se faisaient déjà sentir sur la biodiversité, la pollution des nappes phréatiques, les taux d’empoissonnement au plomb et à l’arsenic relevés chez les poissons des rivières… Elles ont franchi un cap mortel pour le pays, sa terre, ses hommes.

Les investissements des compagnies pétrolières ont été divisés par quatre en 2016 dans l’Alberta par rapport au pic de 2014. La catastrophe fait craindre à présent une crise économique dans la région où la production va s’affaisser de moitié. Le taux de chômage y est repassé au-dessus de la moyenne nationale canadienne au début de l’année sur fond de suppression massive d’emplois : un travail sur deux créé en 2014 a disparu.

Devant le saccage des ressources de la planète et la spoliation de ses habitants les plus faibles et les plus pauvres (ici, les indiens autochtones) par des groupes industriels cupides visant la rentabilité à très court terme ou des responsables politiques prompts à satisfaire une clientèle au mépris de l’environnement et de leurs propres administrés, les récents propos du pape François et sa lettre encyclique n’apparaissent que plus justes et plus prophétiques.

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