L’Australie a terminé au deuxième rang du concours et la Russie, qui faisait figure de favorite, au troisième.

L’Ukraine, meurtrie par un conflit dans l’Est du pays et l’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en 2014, aura fait de cette émission une véritable tribune politique avec le choix de Jamala.

Le candidat russe Sergueï Lazarev a rapidement minimisé les implications politiques de la victoire de l’Ukraine. « J’essaie de penser qu’il ne s’agit que de musique, et pas de politique. Nous sommes à un concours de chansons, pas un concours politique », a-t-il déclaré.

L’Eurovision interdit d’ailleurs que les candidats performent des chansons politisées. L’Union européenne de radio-télévision (UER), qui organise le concours, estime que la chanson de Jamala ne contient pas un message politique, mais plutôt « un fait historique où Jamala parle d’une histoire qui est arrivée dans sa famille ».

Dans sa composition, l’interprète évoque l’histoire d’étrangers venus « tous vous tuer » alors que « nous ne sommes pas coupables ».

Elle-même Tatare, Jamala explique avoir intitulé sa chanson 1944 en l’honneur de sa grand-mère et de son arrière grand-mère qui sont mortes en exil cette année-là.

Je préférerais que toutes ces choses terribles ne soient pas arrivées. Je préférerais même que cette chanson n’existe pas.

« Je voudrais vraiment chanter une chanson sur la paix et à l’amour. Mais c’est ce que je souhaite à tout le monde: la paix et l’amour », a ensuite déclaré la chanteuse de 32 ans à la remise du trophée.

Le jury, formé de professionnels, avait donné la victoire à l’Australienne Dami Im. Mais le vote du public a permis à l’Ukrainienne de remporter le concours.

Le président ukrainien Petro Porochenko a salué la victoire de Jamala. « Oui !!! », a tweeté Porochenko. « Une prestation et une victoire incroyables ! Toute l’Ukraine vous adresse un grand merci, Jamala. »

L’Eurovision 2017 aura lieu à Kiev.