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baisse des dotations, bataille de la communication, Défiance vis-à-vis des impôts, les élus locaux, les maire
Matthieu Quiret
EXCLUSIF + DOCUMENT – Une majorité croissante de Français juge que les maires pourraient faire face à la baisses des dotations de l’Etat, selon un sondage Odoxa pour « Les Echos ». Les effets des fusions de collectivités suscitent des réactions partagées.
Une semaine avant leur congrès annuel, les maires n’ont visiblement pas l’opinion avec eux. Un sondage Odoxa pour « Les Echos », Radio classique et FTI consulting montre qu’une nette majorité de Français (55% contre 44%) estime que les communes « pourraient très bien faire face » aux baisses de dotations de l’Etat sans augmenter leurs tarifs et leurs impôts.
Voilà un gros pavé dans la mare pour les élus locaux qui vont lors de leur congrès une nouvelle fois dénoncer la baisse des dotations. L’Association des maires de France (AMF) espère toujours que François Hollande qui clôturera le salon le jeudi 2 juin, annoncera des gestes financiers en leur faveur pour les aider à faire face à la baisse des dotations .
« La bataille de la communication » sans doute perdue
Déjà en septembre dernier, en amont du congrès (qui devait se dérouler en novembre avant d’être repoussé de 6 mois à cause des attentats) l’AMF avait cherché à mobiliser les Français. Une campagne de communication les prévenait du risque de dégradation du service public local entraîné par la baisse des versements de l’Etat. Pour faire bloc, l’Association a lancé en parallèle une pétition en ligne qui n’a pas dépassé 50.000 signataires. Récemment encore, son président, François Baroin, est parvenu à mettre autour de la même table les principales associations d’élus locaux réclamant un étalement de la troisième annuité de la baisse des dotations en 2017.
Autant d’efforts qui semblent donc ne pas avoir eu d’effets. Dans un précédent sondage d’Odoxa sur le sujet en septembre dernier, seuls 52 % des Français contre 46 % considéraient que le maires pouvaient faire face. « L’adhésion à leur cause n’a fait que décroître, signe que les maires ont sans doute perdu la bataille de la communication » enfonce Gael Sliman, président d’Odoxa. D’autant qu’il n’y a pas de différence notable sur ce sujet entre les sympathisants de droite et de gauche. Fait aggravant pour les élus locaux, 80 % des personnes sondées par Odoxa considèrent qu’ils « font trop de dépenses inutiles ».
« Défiance vis-à-vis des impôts »
En revanche, les Français sont plus partagés sur l’intérêt des fusions de communes, d’intercommunalités ou de régions. Seuls 48 % pensent que ces rapprochements améliorent le service public ou occasionne des économies. Une nouvelle plus encourageante pour les maires qui se battent pour éviter la dilution des communes dans les grands ensembles intercommunaux.
Pour Gael Sliman, les maires avaient pourtant bien des atouts dans cette bataille de l’opinion. Plus populaires que la plupart des autres élus de la République, leur côte de confiance ou d’amour dépasse les 70 à 80 % depuis 30 ans. Selon lui, « c’est une nouvelle fois l’expression d’une défiance actuelle vis-à-vis des impôts qui s’exprime. »Sondage réalisé les 12 et 13 mai 2016 auprès d’un échantillon de 993 personnes (méthode des quotas).
POUR EN SAVOIR PLUS :
DOCUMENT L’intégralité des résultats du sondage