Étiquettes
Alain Juppé, alternance politique, François Fillon, La Droite, Loi Travail, Sondage
Isabelle Ficek

Toutes les personnalités de droite enregistrent ce mois-ci une progression, à l’exception de Bruno Le Maire, dans le baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique.
L’exécutif qui pleure. La droite qui rit. Dans le baromètre mensuel Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique , les personnalités de droite – à l’exception notable de Bruno Le Maire – enregistrent une progression de leur image positive auprès des Français en général et des sympathisants de la droite et du centre en particulier. « La crise sociale autour de la loi Travail et le discrédit croissant de l’exécutif renforcent la droite et l’envie d’alternance politique », analyse Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d’Elabe.
La domination d’Alain Juppé sur le classement des personnalités se confirme auprès des Français, avec 47 % d’opinion positive (+3 points), comme auprès des sympathisants de la droite et du centre, avec 75 % de bonne image (+4). « L’annonce des grandes orientations de son projet économique est plutôt bien passée, tant auprès des Français que des sympathisants de la droite », relève le sondeur.
Bond de Fillon
Plus forte hausse du classement général, avec un bond de 6 points à 34 % d’opinion positive – en troisième position, donc, auprès des Français – François Fillon semble bénéficier de la « stratégie plus offensive adoptée au cours des dernières semaines », poursuit-il. Auprès des sympathisants de la droite et du centre, il tient ainsi la deuxième position, avec, là encore, une hausse de 6 points à 65 % de bonnes opinions.
A des niveaux toujours beaucoup plus bas, Nicolas Sarkozy reprend lui aussi des couleurs. Le président des Républicains progresse de 3 points auprès des Français avec 25 % d’opinion positive. Surtout, il enregistre, auprès des sympathisants de la droite et du centre, un bond de 7 points, à 55 % d’opinion positive. Il gagne ainsi, à droite, la quatrième place du classement, – derrière Alain Juppé, François Fillon et… Emmanuel Macron -, alors qu’il occupait le mois dernier le septième rang.
Chute de Le Maire
« Alors qu’il avait connu un début d’année particulièrement difficile, Nicolas Sarkozy semble s’en remettre petit à petit. Il a été très visible aussi ces derniers temps, mais d’une façon un peu différente qu’au premier trimestre, où il était dans le « one man show » avec les dédicaces de son livre, observe Yves-Marie Cann. Là, il est intervenu notamment sur la loi Travail et les violences. C’est un discours qui apparaît plus régalien, plus à la hauteur de son statut d’ancien président de la République. » Auprès des sympathisants Les Républicains, les deux grands rivaux pour la primaire de la droite, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, sont à égalité, avec chacun 73 % d’opinion positive.
Bruno Le Maire, qui avait beaucoup progressé au cours des mois précédents avec sa candidature à la primaire – « Il avait gagné notamment en notoriété » précise Yves-Marie Cann -, baisse de 4 points auprès des Français, avec 26 % d’opinion positive, et chute de 8 points auprès des sympathisants de la droite et du centre, avec – tout de même – 54 % de bonnes opinions. « Cela reste un bon résultat mais la visibilité de Bruno Le Maire a été amoindrie par rapport à ses concurrents. ll a une parole qui porte moins, qui est moins identifiée, notamment par rapport à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Son image n’est pas aussi constituée, cristallisée que d’autres à droite. Il a des difficultés à émerger par rapport aux plus grands concurrents. L’enjeu pour lui est de trouver un axe de prise de parole par rapport au grand public pour se différencier », avance Yves-Marie Cann.
NKM à la peine
Dans une position plus fragile, Nathalie Kosciusko-Morizet recueille 43 % d’opinion positive auprès des sympathisants de la droite et du centre. Mais seulement 1 % de « très positive » pour 42 % de « plutôt positive », quand à l’inverse, elle écope de 14 % d’opinion « très négative ». Le signe, relève Yves-Marie Cann, « d’une capacité à crisper sa famille politique. » Un réel handicap pour une primaire, même ouverte.
Sondage réalisé les 31 mai et 1er juin 2016, auprès d’un échantillon de 1.001 personnes, méthode des quotas.
POUR EN SAVOIR PLUS :
DOCUMENT L’intégralité des résultats du baromètre